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gnes. Il laisse pour héritier de son nom un officier de la plus belle espérance.

LATAYE (PIERRE-FRANÇOIS, baron)

né le 14 mars 1755 à Charny (Meuse), entra au service comme cavalier le 9 mars 1773, dans lé régiment de Royal-Cravate, devenu 10" de cuirassiers.

Brigadier le 19 mars 1778, fourrier le 12 juillet 1781, maréchal-des-logis-chef le 20 juin 1784, il devint adjudant sous-officier le 23 juillet suivant, et porte-étendard le 20 août 1789. Promu sous-lieutenant le 1er mars 1791, lieutenant le 25 janvier 1792, il obtint le grade de capitaine le 26 octobre de cette dernière année.

Envoyé sur les frontières, il fit toutes les campagnes de 1792 à l’an IX dans les armées du Nord, du Centre, de la Moselle, de Sambre-el-Meuse, du Danube et du Rhin.

Au mois de nivôse an II, près de Kir-chenpolen, avec un escadron, il chargea 400 hussards prussiens auxquels il fit un grand nombre de prisonniers. Cette action, vigoureusement conduite, lui valut les félicitations de l’adjudant-général Gouvion-Saint-Cyr, sous les ordres duquel il se trouvait en ce moment.

Le 28 prairial suivant, en avant de Gosselies, près de Charleroy, après plusieurs charges exécutées par son régiment sur plusieurs bataillons autrichiens, protégés par sept pièces de canon et soutenus par de la cavalerie, il poursuivit les fuyards avec tant de vigueur et d’acharnement qu’il parvint à s’emparer de leur artillerie. Le général en chef Jour-dan lui adressa des éloges publics pour sa conduite distinguée dans cette affaire. Cité honorablement dans les journées de Fleurus, de Tongres, de Maëstricht et de Juliers, il contribua dans un de ces ■combats à reprendre deux pièces de canon tombées au pouvoir de l’ennemi.

Le 16 messidor de la même année,

près de Nivelles, à la tête d’un escadron, il attaqua 300 hussards de Barck, les mit en déroute, leur tua ou blessa une grande quantité d’hommes et en fit plusieurs prisonniers avec leurs chevaux. Dans ce combat opiniâtre, il reçut un coup de sabre à la joue gauche, et ayant eu son arme brisée dans la mêlée, il aurait été infailliblement accablé par le nombre, si le lieutenant Gunet et quelques soldats déterminés ne fussent venus le dégager.

Nommé chef d’escadron le 10 messidor an III, il se signala encore par son intrépidité le 17 fructidor an IV, lors de la retraite de l’armée près de Wurtzbourg. Commandant par intérim le régiment, il soutint pendant six heures la retraite sous un feu terrible d’artillerie. Il attaqua une ligne de cavalerie bien supérieure en nombre, la rompit, la dispersa, et fournit sur les neuf heures du soir, à la clarté de la lune, une charge impétueuse dans laquelle il culbuta plusieurs bataillons autrichiens et parvint à reprendre la position au pied de laquelle fut tué le général Bonnot.

Le 3 floréal an V, il fut nommé chef de brigade dans le même régiment où il était entré comme simple cavalier quelques années auparavant.

Le 26 floréal an VIII, près d’Erbach, sur le Danube, il chargea trois fois de suite sur une ligne de hussards et de hulans autrichiens, soutenue par trois lignes de grosse cavalerie. Les ennemis étaient six fois plus nombreux ; mais sans s’arrêter à la disproportion de ses forces, Lataye s’élnnca le premier dans leurs rangs, et, sabrant à droite et à gauche, il fraya le passage à ceux qu’animait son courageux exemple. La cavalerie autrichienne ne pouvant résister à ce choc impétueux, fut bientôt rompue et dispersée ; elle chercha son salut dans la fuite, abandonnant deux pièces de canon dont elle s’était précédemment emparée,