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lui prit 13 pièces de canon et le rejeta en désordre au delà de la Drissa. Il rendit aussi d’importants services à Polotsk, y eut un1 cheval tué-sous lui, et reçut de Gouviôn-Saint-Cyr le commandement du 2* corps d’armée, lorsque ce maréchal eut été blessé. C’est à-lui que fut réservé l’honneur de forcer, le 12 novembre 1812, le passage de la Bérésina, si tristement célèbre dans nos fastes militaires ; il l’effectua sous le feu d’un ennemi que nos revers rendaient plus redoutable encore, action qui sauva peut-être les débris de nos phalanges des Fourches-Caudines que leurs ennemis leur avaient préparées.

Dangereusement blessé dans ce combat, Legrand se rendit en France, y devint sénateur le 5 avril 1813, organisa la défense de Châlons-sur-Saône en 1814, devint-Pair de France le 4 juin, chevalier de Saint-Louis le 27 du même mois, et mourut à Paris, le 8 janvier 1815, des suites de la blessure qu’il avait reçue sur les bords de la Bérésina. Ses dépouil-lesmortelles furent déposées auPanthéon.

On voit à l’Hôtel-de-Ville de Metz, patrie d’adoption de Legrand, le portrait de cet officier-général, que le Conseil municipal de cette ville y fit placer à côté des Messins dont les noms ont été consacrés par la reconnaissance publique.

Son nom est inscrit au côté Est de l’arc de triomphe de l’Étoile.

LEISSÈGUES (CORENTIN-URBAIN, de)

vice-amiral, né à Haurec près Quimper (Finistère), le 29 août 1758.

C’est en 1778 qu’il entra comme volontaire dans la marine, et que commença pour lui cette longue carrière d’activité qui devait l’amener de grade en grade au poste le plus élevé de la marine française à travers de nombreux périls, de beaux succès et une grande et glorieuse défaite. Lorsqu’il s’enrôla à l’âge de 20 ans,la II.

France était en guerre avec l’Angleterre. Il s’embarqua sur la frégate l’Oiseau, qui croisait dans la Manche. Il passa ensuite sur la Nymphe : cette frégate faisait partie de la division qui s’empara du Sénégal, de Gambie et de Sierra-Leone. Sa naissance avait facilité son avancement. En 1780, il était lieutenant de frégate abord de la Magicienne, avec laquelle il reprit la croisière de la Manche.

L’année suivante, placé sous les ordres du bailli de’Suffren, il prit sa part dans les six combats livrés à l’amiral Hughes ; dans celui qui eut lieu devant Provédien, * il reçut une large blessure à la tête. Cette campagne dura quarante mois.

En 1785, Leissègues croisait dans les mers du Nord, à bord de la frégate7a Vigilante. De 1787 à 1791, devenu sous-lieutenant de vaisseau, il fit une campagne d’observation dans la merdes Indes à bord de la Méduse, et commanda ensuite, en qualité de lieutenant, le brick le Furet sur les côtes de Terre-Neuve. Dès les premiers mois de 1793, il était capitaine de vaisseau : il prit alors, à bord de la frégate la Pique, le commandement d’une division chargée de transporter aux îles duVent trois commissaires de la Convention et un bataillon de troupes de ligne. Il trouva la Guadeloupe au pouvoir des Anglais, la reprit tout entière dans l’espace de quatre mois, et sut s’y maintenir quoique bombardée pendant trois mois consécutifs par l’escadre de l’amiral Jer-vis, qui était arrivé trop tard pour empêcher notre conquête. Le commandant de la division navale avait été élevé au grade de contre-amiral. A son retour en France, en l’an VIII, le Directoire le chargea de l’inspection des côtes de Saint-Malo àFles-singue, et le nomma ensuite commandant d’armes dans les ports d’Ostende, de Flessingue et d’Anvers, ainsi que des forces navales françaises et bataves, réunies dans les porte et dans les rades de 14

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