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un an, le bureau des colonies au ministère de la marine. Il quitta cet emploi pour aller, en qualité d’Ordonnateur de première classe, organiser à Corfou un grand établissement maritime.

Témoin des événements du 18 brumaire, il ne tarda pas à être appelé au conseil d’État par le premier Consul.

Détaché en service extraordinaire pour Saint-Domingue, avec sept vaisseaux, quatre frégates, 5,000 hommes de troupes et les pleins pouvoirs nécessaires pour rétablir l’ordre dans cette colonie, il ne put sortir de Brest où il se trouva bloqué par trente vaisseaux de guerre anglais et un nombre considérable de frégates d’observation.

Rappelé à Paris, il reprit son service au conseil d’État, et fut nommé quelques mois après préfet maritime à Lorient.

Destiné à être Préfet en Égypte, Les-calier apprit l’occupation de ce pays par des forces supérieures, et dut revirer de bord vers Toulon.

La destination de Lescalier fut changée de nouveau : le gouvernement le nomma Préfet colonial à la Guadeloupe, dont le général Richepanse était Capitaine général. Des troubles graves avaient éclaté dans cette colonie ; les révoltés en avaient chassé le contre-amiral Lacrosse qui y commandait. Lescalier eut la satisfaction d’écrire au ministre le 8 thermidor an X, que les troubles avaient entièrement cessé, et que le contre-amiral Lacrosse avait été réintégré dans ses fonctions aux acclamations unanimes des habitants.

Revenu à Paris, il rentra au conseil d’État en service extraordinaire ; le 9 vendémiaire an XII, il fut nommé membre de la Légion-d’Honneur, commandeur de cet Ordre le 25 prairial de la même année et classé à ce titre parmi les électeurs de la Seine-Inférieure.

Baron de l’Empire en 1806, préfet maritime à Gênes, le 1er octobre 1810, l’Empereur le nomma Consul général aux États-Unis d’Amérique.

Remplacé après la chute de l’Empereur, Lescalier revint e a France ; il avait alors 72 ans, et il seutait le besoin de repos ; il se retira des atfaires publiques.

Il est mort à Paris au mois de mai 1822.

LESCURE (LOUIS-MARIE, marquis de)

né en 1766, dans les environs de Bres-suire, fut élève de l’École militaire et obtint, peu de temps avant la Révolution, une compagnie dans le régiment de Royal-Piémont. Émigré en 1791, il.ren-tra bientôt en France, et fut au 10 août l’un des défenseurs des Tuileries. Il se hâta de quitter Paris, lorsque le triomphe de la Révolution fut décidé, et alla dans le Poitou organiser la première insurrection vendéenne. 11 détermina La-rochejacquelein, son cousin, à prendre les armes et combina avec lui les opérations de la campagne. Arrêté et enfermé dans les prisons de Bressuire, peu de temps après cette première levée de boucliers, il fut bientôt délivré par les Vendéens, dont il devint alors l’un des principaux chefs. Il montra une grande intrépidité à l’attaque du pont de Thouars, à Fontenay, à Saumur et au combat de Torfou ; mais il fut blessé mortellement à l’affaire de Tremblaye, et mourut entre Ernée et Fougères, le 3 novembre 1793.

Lescure mourut sur la route de Mayenne à Fougères, dans la voiture dans laquelle on le transportait. Son beau-père, le général Dolisson, le fit enterrer dans un lieu qui est resté inconnu. Ce fut sans doute afin d’épargner à son cadavre les outrages dont celui de Bonchamp avait été l’objet. Bonchamp, mort pendant le passage de la Loire, avait été enseveli sur la