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inspecteur général de l’artillerie et chargé d’organiser cette arme.

Minisire delà guerre en 1842, il s’opposa avec énergie aux exigences d’un parti parlementaire qui cherchait à réduire l’effectif des cadres. Malgré ses efforts, le général de Liera vit la Chambre des représentants, le S avril 1843, repousser ses propositions par un vote hostile auquel il répondit par sa retraite.

Cette conduite commanda l’estime à ses adversaires eux-mêmes ; en reprenant ses anciennes fonctions, il prouva son désintéressement en refusant une épée d’honneur que les officiers de l’armée voulaient lui offrir.

La même année, il fut nommé aide-de-camp du roi et lieutenant-général.

LIGNIVILLE (PIERRE-JOSEPH, comte de)

né le 19 février 1782 à Boulay (Moselle), s’engagea, en 1798, dans le 1" régiment de dragons, fut nommé sous-lieutenant par le premier Consul sur le champ de bataille de Marengo, où il avait été gravement blessé. Devenu chef d’escadron et aide-de-camp des généraux Clarke, Beker, Masséna, il assista près d’eux à toutes les batailles de la grande armée. Il suivit Masséna en Portugal en 1810, rentra en France après la bataille de Vittoria, conduisit son régiment (13e dragons) à Leipzig et eut occasion de se signaler dans le glorieux combat de Naumbourg, trois jours avant d’arriver sur le champ de bataille.

Nommé major après les journées’ de Leipzig, et colonel du même régiment le 6 février 1814, il fut mis en non-activité par les Bourbons.., Rappelé en 1823, il fit la campagne d’Espagne comme chef d’état-major de la 2e division de dragons, et fut nommé maréchal de camp le 22 mai 1825.

Mis en disponibilité jusqu’en 1833, il commanda alors le département du Jura,

et en 1837, l’inspection des troupes de la marine et des fortifications au Sénégal, à la Guiane française, à la Martinique et à la Guadeloupe.

Rentré en France en 1838, on lui confia la subdivision de la Loire-Inférieure.

Il est commandeur delaLégion-d’Hon-neur, chevalier de l’ordre militaire de Bade et de l’ordre militaire d’Espagne.

LINOIS (CHARLES-ALEXANDRE-LEON, comte DURAND de)

Vice-amiral honoraire, grand officier de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Louis, né à Brest le 27 janvier 1761. C’est encore une existence durement exercée, mêlée de bons et de mauvais jours ; c’est du reste un nom qui se survivra glorieusement immortalisé par les souvenirs d’Algésiras.

A l’âge de 15 ans, il entrait dans la marine, et trois ans plus tard, la guerre qui avait commencé en 1778 et qui devait être suivie de tant d’autres guerres, faisait du jeune volontaire un lieutenant de frégate auxiliaire à bord du Scipion, vaisseau de soixante-quatorze. En 1781 (1er juillet), il devint enseigne de vaisseau et de port, sous-lieutenant de port en 1784, enfin lieutenant le Ier mai 1789. Il comptait alors treize années de service actif, durant lesquelles il avait parcouru les côtes de France et d’Espagne, les mers de l’Amérique et de l’Inde.

A l’organisation de la marine (1791), il prit rang parmi les lieutenants de vaisseau à la date de son brevet de lieutenant de port, et il passa avec ce grade sur la frégate l’Atalante. Après trente-huit mois passés dans les mers de l’Inde, sur les côtes de Malabar, de Caromandel et d’Afrique, il était rentré en France. L’amiral Villaret le chargea d’aller avec une petite division éclairer la marche du contre-amiral Vanstabel, qui ramenait de l’Amérique Septentrionale un convoi de farine, attendu en France avec