Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il rencontra bientôt la flotte anglaise, forte de vingt-trois vaisseaux, et il chercha à se réfugier au mouillage du golfe Juan. Bientôt la variété des vents l’obligea à changer de direction ; il gagna le golfe de Fréjus. Au milieu de ces évolutions, l’Alcide, qu’il avait lancé contre un vaisseau anglais, prit feu et sauta en l’air avec une explosion terrible. L’amiral Martin rentra à Toulon sans avoir éprouvé d’autres pertes.

"Vice-amiral en l’an IV, il fut nommé commandant d’armes à Rochefort en l’an VI ; c’est en cette qualité qu’il donna les instructions pour transporter à la Guiane les députés proscrits le 18 fructidor.

Lors de l’institution des préfectures maritimes, il occupa celle de Rochefort. Membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, il devint grand officier le 25 prairial de la même année, et comte de l’Empire en 1808.

Remplacé dans sa préfecture en 1810, Martin fut mis à la retraite en 1815, il avait alors 63 ans. Il est mort le 1" novembre 1820.

MARULAZ, ou plutôt MAROLA (JACOB-FRANÇOIS, baron)

né le 6 novembre 1769, à Leiskamm, ancien diocèse de Spire ; enfant de troupe dans’ le 3* régiment de hussards le 16 septembre 1778, il devint hussards audit régiment le 1" novembre 1784.

Brigadier-fourrier le 1" janvier 1791, il fut fait maréchal-des-logis le 25 juin 1792, et passa comme lieutenant le 1" octobre suivant dans le corps des éclaireurs, devenu 8e régiment de hussards.

Il fit là campagne de 1792 à l’armée du Nord, celle de 1793 et partie de l’an H, dans la Vendée, celles des ans II et III à l’armée du Nord, et enfin celles des ans IV, V et VI aux armées du Rhin et d’Helvétie.

Nommé capitaine le 1" mars 1793, au mois d’août, il fit mettre bas les armes aux insurgés vendéens renfermés dans Pontorson, et au mois de septembre, il pénétra de vive force dans Laval, força les Vendéens à l’évacuer et reçut un coup de biscaïen à la hanche gauche. En vendémiaire an II, à l’affaire d’Angers, il contribua puissamment à la défaite des Chouans et en fit un grand carnage. Quelques jours plus tard, à Blin, après avoir passé la rivière à gué, il jeta le désordre et l’épouvante dans le camp des rebelles et prit leur caisse militaire qu’il fit conduire au quartier général.

Promu chef d’escadron le 18 floréal même année, il se fit remarquer le 29, près de Bousbeck : il pénétra dans les retranchements ennemis et leur tua beaucoup de monde, mais il eut un cheval tué sous lui et revint criblé de blessures.

Le 29 fructidor an II, à Boxtel, à la tête de 30 hussards seulement, il fit mettre bas les armes à deux bataillons hessois, forts de 1,500 hommes. Cette action hardie motiva, dans la séance du 22e jour complémentaire suivant, le décret de la Convention nationale qui prescrivait l’inscription, dans son bulletin, des noms de ces trente braves.

Le 1er brumaire, l’ennemi, après avoir forcé les lignes de Mayence, passa le Rhin à Oppenheim ; instruit de ce mouvement, le chef d’escadron Marulaz se porta sur cette ville, s’en rendit maître, et donna le temps à l’infanterie de venir se joindre à lui pour arrêter là marche trop rapide des Autrichiens qui voulaient couper la retraite aux troupes qu’ils avaient repoussées de Mayence.

Appelé au commandement de l’avant-garde, il conserva le poste important de Gondaplau, malgré tous les efforts de l’ennemi * Le général Desaix ordonna enfin la retraite, et témoigna hautement toute sa satisfaction au commandant Marulaz pour le service qu’il venait de rendre à l’armée.