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décoration de chevalier de la Couronne de Fer.

Créé baron en 1808, il fut envoyé en Espagne et se distingua dans plusieurs rencontres contre les Anglais.

Revenu en France avec un congé de convalescence, le général Maupetit mourut des suites de ses blessures le 13 décembre 1811 à Alençon.

MAUPOINT DE VANDEUL (Louis-JOSEPH)

issu d’une des plus anciennes familles de Flandre, naquit à Lille le 6 janvier 1766. Son père, prévôt général de la maréchaussée de Flandre, le destina de bonne heure à la carrière des armes. Déjà en 1782, il entrait, en qualité de sous-lieutenant au 3e régiment provincial d’état-major, et en 1786, il passait dans les Gardes du corps du roi, compagnie de Luxembourg. Il ne quitta Louis XVI qu’à la fatale journée du 7 octobre, après avoir suivi à pied l’infortuné monarque jusqu’à Paris. Ce fut dans la matinée de ce même jour que Maupoint dut à l’intervention de La Fayette de n’être pas pendu avec trois de ses camarades à une lanterne du château de Versailles. Enveloppé et pressé par la multitude, déjà la corde fatale avait été attachée à son cou.

Élu, par ses concitoyens, chef de bataillon de la garde nationale de Lille en 1789, Maupoint fut attaché, en 1792 à l’état-major du généralBeurnonville, en qualité de capitaine.

De l’armée de la Moselle il passa à celle du Nord en 1793, et devint l’aide-de-camp du général Kermovan. C’est dans le cours de la même, année que Maupoint, envoyé comme capitaine dans le 10" de hussards, arrêta la déroute d’une de nos colonnes à la malheureuse affaire de Montaigu, et prit part aux travaux de l’armée du Rhin jusqu’en l’an III de la République, à ceux de l’armée de l’Ouest en l’an IV, de Sambre-et-Meuse en l’an V. Dans toutes les affaires auxquelles assista son régiment, il déploya les qualités militaires qui le firent remarquer de ses chefs, et lui valurent, en l’an VII, le grade de chef d’escadron, avancement que Maupoint avait refusé une première fois pour ne pas se séparer de ses camarades du 10". Il venait de se distinguer aux affaires de Valdigi et de Sarrena, dans lesquelles il reçut cinq coups de sabre et fut félicité par le général Championnet. Maupoint suivit ce même régiment aux armées des Alpes, d’Italie et d’Espagne. En l’an XII, au camp de Saint-Omer, il devint membre de la Légion-d’Honneur à la création de TOrdre.

En 1806, Maupoint, après avoir passé douze années de sa vie dans le 10* hussards, où son nom vivait encore à la chute de l’Empire, fut appelé au commandement du 16e de chasseurs à cheval à la grande armée. A la tête de ce beau régiment, il se montra l’émule des grands chefs de cavalerie dont les Murât, les Lasalle et les Montbrun resteront dans nos Annales militaires comme la plus brillante personnification.

De 1808 à 1810, le colonel Maupoint ne quitta pas la grande armée et assista aux batailles mémorables qui marquaient cette période. Le fer et le feu de l’ennemi en inscrivirent les dates glorieuses sur, tout son corps.

A la journée d’Essling, il avait eu trois chevaux tués sous lui ; à.Wagram, il rendit une partie de l’armée française ; témbin d’une charge qui arracha les acclamations des lignes qui en furent spectatrices. Le 16e chasseurs, après avoir été engagé tout le jour, avait reçu l’ordre de regagner ses bivouacs. Tandis que le colonel Maupoint marchait à la tête de ses 1,000 chevaux formés en colonne, il aperçoit le 4e cuirassiers engagé dans un combat corps à corps avec les cuirassiers