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autrichiens de Dalbert. A cette vue, Maupoint se dressant sur les étriers et brandissant le sabre, adresse quelques mots à ses chasseurs : il les enlève et les lance comme un ouragan sur la ligne de fer ennemie. Les cuirassiers autrichiens se rompent sous le choc de cette cavalerie légère qui les ramène, la pointe aux reins, jusque sur les derrières • de leur artillerie dont elle s’empare. Ce fait de guerre, exécuté par le régiment de Maupoint avec la précision du champ de manœuvre, provoqua l’admiration de toute l’armée. L’Empereur décerna à l’intrépide colonel la croix d’officier sur le champ de bataille.

Le 6 août 1814, le grade de général de brigade fut la récompense de la valeur et de la capacité militaires de Maupoint, à une époque où la valeur et la capacité étaient des dons ordinaires. Il se rendit à l’armée d’Espagne qui dévint témoin, à son tour, de ses hauts faits. Le maréchal Suchet les a glorifiés dans ses Mémoires.

En 1812, le général Maupoint, criblé de blessures, mutilé des pieds à la tête, fut contraint, par l’épuisement de ses forces, de descendre de son cheval de bataille ; mais l’Empereur ne voulut pas encore se priver de ses services, et le mit à la tête de l’École militaire de Saint-Germain qu’il appelait la poule aux œufs d’or de la cavalerie française.

A la rentrée des Bourbons, le général Maupoint, que Napoléon avait fait baron de l’Empire -, fut appelé au commandement des Bouches-du-Rhône et à celui du Var en 1815. Dans ces temps difficiles, et au milieu de la lutte des partis, il resta toujours fidèle à la France, et cette fidélité fut, toute sa vie, le seul mobile de ses sentiments et de ses actions.

Une démission prématurée rendit, en 1816, le général Maupoint à la vie privée, il ydonnaencorede grands exemples.

Il est mort à Marseille ! e 18 septembre 1849, et laissa des fils qui portent son nom avec honneur.

MAURIN (ANTOINE, baron)

lieutenant-général, né le 19 décembre ’1791, à Montpellier (Hérault). Entré au service comme chasseur dans le 20’ régiment de chasseurs à cheval le 23 juillet 1792, il fit les campagnes.de 1792, au commencement dé l’an II, à l’armée du Nord.

Passé a celle de Sambre-et-Meuse, il y servit avec distinction pendant les ans II,’ III et IV, fut nommé adjoint à l’adju-dant-général Mireur, le 29 germinal an II, et se fit remarquer au siège de Maëstricht et au combat de la Roër, où il passa un des premiers la rivière à la nage pour s’élancer dans les retranchements ennemis :

En l’an III, il commandait trois compagnies dé grenadiers de l’avant-garde, et contribua par son courage à la prise de cette ville et à celle de 800 Autrichiens.

Sous-lieutenant au 20° de chasseurs à cheval, par décret de la Convention nationale en date du 27 fructidor ah III, il commandait une des quatre compagnies de grenadiers qui passèrent le Rhin, dans les barques, à Bendorff, pendant la nuit du 11 au 12 messidor an IV, pour aller couper la retraite à un corps de troupes de 4,000 Autrichiens qui campaient dans la plaine de Neuwied. Ces compagnies, après avoir fait 200 prisonniers, pris une redoute armée de plusieurs pièces et enlevé les bagages du général ennemi, soutinrent dans Bendorff les efforts de ces 4,000 hommes pendant plus de quatre heures, et jusqu’à ce qu’un pont établi sur le Rhin permît de venir à leur secours.

Il se distingua de nouveau, à l’attaque de Limbourg, sur la Lahn, et fut nommé lieutenant sur le champ de bataille par le général en chef Jourdan.

Le 11 vendémiaire an V, à la bataille