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membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, et enfin commandant de l’Ordre le 25 prairial.

En l’an XIV, Merle servit avec distinction à la grande armée d’Allemagne.

Gouverneur de Braunau le 8 brumaire, il se trouva à la bataille d’Austerlitz, eut deux chevaux tués sous lui, et mérita d’être nommé général de division le 3 nivôse.

Employé au corps d’observation des côtes de l’Océan le 8 juin 1808, il retourna presque immédiatement en Espagne, y signala son arrivée par la prise de Valladolid, se porta de là sur Santander, concourut au succès du combat de Médina de Ripse, et reçut, le 4 septembre la décoration de grand officier de la Légion-d’Honneur.

Devenn baron de l’Empire vers le même temps, le général Merle, de concert avec le général Mermet, culbuta, le 15 janvier 1809, l’avant-garde anglaise qui, après avoir débarqué à la Corogne, s’était emparée des hauteurs de Villaboa.

Le général Reynier l’ayant chargé d’une expédition dans les montagnes de Xérès, en Estramadure en 1810, il y rencontra, près de Salvatierra, l’avant-garde espagnole, nouvellement renforcée de 8,000 hommes, attaqua avec vigueur toutes ces troupes réunies, les battit et les dispersa entièrement. Il combattit avec sa valeur accoutumée à Busaco en Portugal, eut le bras fracassé dans cette affaire par la mitraille, et reçut une blessure grave à Oporto.

Mis en disponibilité le 24 novembre 1811, il reçut l’ordre le 26 avril 1812 d’aller prendre le commandement de la 3e division de réserve destinée à faire la campagne de Russie. C’est lui qui, à la tête de la division, couvrit le front de la place de Polotsk, qu’il protégea contre le corps d’armée du général Wittgenstein.

Pendant la retraite de l’armée française il se fit encore remarquer à Polotsk, où il repoussa victorieusement l’ennemi, malgré la supériorité numérique de ses forces. Obligé toutefois d’évacuer cette ville, le général Merle parvint à emmener avec lui tous les bagages et plus de 140 pièces d’artillerie, qui lui furent opiniâtrement disputées par les Russes. Les soldats surnommèrent ce beau fait d’armes affaire de la nuit infernale. Merle joignit à ces importants services celui de conduire jusqu’en Pologne le reste de sa division, accrue de plusieurs débris de l’armée qu’il avait recueillis sur sa route.

Appelé au commandement de la 25e division militaire, il se prononça, en 1814, pour la cause des Bourbons, adhéra un des premiers aux actes du gouvernement provisoire, reçut la décoration de chevalier de Saint-Louis le 27 juin, et eut l’inspection générale de la gendarmerie.

Au mois de mars 1815, le général Merle accompagna le duc d’Angoulême dans le Midi. Ce prince le chargea, conjointement avec le général de Vogué, de la défense importante de Pont-Saint-Esprit, pour s’assurer une retraite, si le sort des armes ne lui était pas favorable. L’approche des troupes impériales, dont le nombre augmentait chaque jour considérablement, détermina l’évacuation de cette place. Merle se disposant à faire un mouvement sur Montdragon, écrivit, au duc d’Angoulême qu’il laissait cependant M. de Vogué à la garde du pont avec 150 gardes nationaux, qui l’abandonnèrent presque aussitôt.

En 1816, il obtint sa retraite avec une pension de 6,000 francs, et mourut à Marseille, où il s’était retiré, le 5 décembre 1830.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.