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lutte terrible, sa petite colonne, écrasée par le nombre, fut presque entièrement détruite, une centaine d’hommes, blessés pour la plupart, furent fait prisonniers ; le colonel Montagnac qui marchait en tête de l’avant-garde avait été tué un des premiers.

Des traits d’un courage héroïque ont signalé le désastre de Sidi-Brahim (c’est le nom d’un marabout voisin) que la compagnie de carabiniers formant l’arrière - garde était parvenue à gagner. Après que les hommes des deux compagnies formant le centre eurent été tous tués, pendant deux jours, sans eau, sans vivres, nos 80 carabiniers, renfermés dans le marabout qu’ils crénelèrent, résistèrent à toutes les attaques des Arabes. Ces malheureux soldats n’avaient entre eux qu’une bouteille d’absinthe, ils durent boire leur urine pour apaiser leur soif ; privés de munitions, ils coupèrent en quatre leurs dernières balles. Abd-el-Kader, qui dirigeait lui-même cette attaque, adressa plusieurs lettres écrites en français aux 80 carabiniers pour leur promettre la vie sauve, s’ils consentaient à se rendre ; ils refusèrent.

Vers le soir du 2e jour, le capitaine Géraux, seul officier qui n’eût pas été tué, sortit avec ses soldats du marabout pour se diriger sur Djemma-Ghazaouat ; parvenu, après des efforts prodigieux à une lieue environ du camp, cette petite troupe dut traverser un ravin rempli de Kabyles. La lutte avait trop duré ; les forces de nos soldats étaient épuisées ; presque tous les carabiniers y restèrent. C’est là seulement que le capitaine Géraux fut tué. De -450 hommes, 10 seulement survécurent.

MONTBRUN (LOUIS-PIERRE)

né à Florensac (Hérault) le 1" mars 1770, s’engagea, le 5 mai 1789, dans le 1er régiment de chasseurs à cheval.

Brigadier au même corps le 20 novembre 1791 et maréchal-des-logis le 11 juillet 1793, il fit, aux armées du Nord et de la Moselle, les campagnes de • ces deux armées, et celles des ans II, III, IV et V à l’armée de Sambre-et-Meuse.

Nommé adjudant le 10 vendémiaire an II,, et sous-lieutenant le 26 fructidor suivant, il fut fait lieutenant le 9 thermidor an IV, sur le champ de bataille d’Altendorff, pour avoir, ’ au milieu de la mêlée, couvert de son corps le général Richepanse, qui, blessé au bras, allait tomber au pouvoir de l’ennemi.

Capitaine au choix le 11 germinal an V, il passa, en l’an VI, à l’armée du Rhin. Le 13 vendémiaire an VIII, il emporta de vive force la tête de pont de Nidda,■ près Francfort, défendue par 2,000 Autrichiens. C’est à cette occasion que Moreau le nomma chef d’escadron le 14’du même mois. Confirmé dans ce grade le 26 germinal, il obtint- celui de chef de brigade le 26 prairial, à la suite de plusieurs charges brillantes, effectuées à l’affaire du 16, pour empêcher l’ennemi de franchir un défilé. Il se signala pendant le reste de la campagne, principalement les 18 et 19 messidor, en détruisant presque entièrement une colonne de la garnison d’Ulnr que le général Richepanse tenait en état de blocus.

Déjà considéré comme l’un des meilleurs officiers de cavalerie de l’armée, Montbrun se trouvait à Bruges avec son régiment, lorsque, les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il prit rang dans la Légion-d’Honneur comme membre et comme officier.

Quand un décret du 3 nivôse an XIV lui conféra le grade de général de brigade, il avait acquis des droits à cette faveur, et par sa conduite au combat de Ried, dont en grande partie il avait assuré le succès, et par sa participation