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l’accompagna jusqu’au bas. des glacis, afin d’imposer aux soldats par sa présence. « Je vous remercie de ce que vous avez fait, monsieur le maréchal, lui dit le roi. Je vous rends vos serments ; servez toujours’ la France et soyez plus heureux que moi. »

Napoléon créa Mortier membre de la nouvelle Chambre des Pairs et le chargea de l’inspection des places frontières de l’Est et du Nord.

Après la seconde Restauration, il fut éliminé de la Chambre des Pairs que le roi venait de reformer. Membre du Conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney il se déclara incompétent. Nommé gouverneur de la 15e division militaire à Rouen, en 1816, il fut élu, la même année, membre de la Chambre des Députés par ie département du Nord, et rétabli, dans les honneurs de la Pairie en mars 1819.

Après la révolution de Juillet, il fut nommé grand chancelier de la Légion-d’-Honneur, et le 10 novembre 1834 ministre de la guerre ; mais il résigna à la première occasion ces dernières fonctions qu’il avait acceptées à regret.

C’est en qualité de grand chancelier de la Légion-d’Honneur qu’il accompagna le roi le jour où une balle est venue Je frapper au milieu d’une fête. Le cortège était parvenu au boulevard du Temple, le maréchal se plaignit de la chaleur qui l’accablait. Quelqu’un l’engagea de se retirer ; mais il n’y voulut pas consentir. « Ma place, dit-il, est auprès du roi, au milieu des maréchaux, mes compagnons d’armes. » A peine avait-il exprimé cette noble résolution/ qu’il tomba foudroyé par la mitraille de la machine infernale que Fieschi avait dirigée contre le roi. Il vivait encore quand on le transporta dans une salle de billard du Jardin-Turc. Il chercha à s’appuyer contre une table ; puis tout à coup, saisi parles dernières convulsions, porta le corps en arrière/ poussa un grand cri et expira.

Ainsi périt sous la balle d’un assassin une de,nos vieilles illustrations, celui que les boulets du champ de bataille avaient respecté pendant trente années de sa glorieuse carrière.

MORVAN (FREDERIC-PIERRE)

né à Quimper (Finistère) le 16 septembre 1786 ; il est fils du jeune et infortuné avocat et poëte que moissonna la faux révolutionnaire en 1794. Reçu à l’École. polytechnique, M. Morvan passa en 1807 à l’École d’application à Metz, et, en 1809, à l’état-major du 3e corps de la grande armée en qualité de lieutenant en second de sapeurs à la suite. Il fut chargé de la direction de divers travaux des camps et cantonnements en Moravie, partit pour l’armée d’Aragon, comme lieutenant d’état-major du génie, et prit une part glorieuse au siège de Méqui-nenza.

Nommé capitaine en second de sapeurs, il fut chargé de la construction et de la défense de la tête du pont de Xerta. Il prit part au siège de Tortose, dirigea les retranchements de Perillo et du.Plati et des travaux du col de Bologne, ce qui lui mérita le grade de capitaine en premier de sapeurs le 30 janvier 1811, et celui de capitaine en second à l’état-major du génie le 1" juillet suivant.

M. Morvan se distingua à la défense du fort Saint-Philippe, au siège de Tar-ragone, et à celui de Sagonte il fut blessé en conduisant une sape, le 16 juin 18H, et, le 28 suivant, à l’assaut du corps de la place : ces deux faits d’armes lui méritèrent la décoration de la Légion-d’Honneur. Aux travaux du siège de Valence et de Peniscola, à la défense de Dénia, il déploya beaucoup de zèle et d’habileté. Fait prisonnier en 1813, il fut conduit aux Baléares. Il venait