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Cette bataille fut la dernière livrée par Bonaparte en Égypte ; rappelé en France par les événements graves qui s’y passaient ; il ne ramena d’Égypte que sept personnes au nombre desquelles se trouvait Murât.

Ce fut lui qui, au 18 brumaire, entra à la tête de 60 grenadiers dans la salle des Ciuq-Cents et prononça la dissolution de ce Conseil.

Commandant de la garde consulaire après cette journée, c’est alors qu’il épousa Caroline Bonaparte, sœur de Napoléon. Commandant la cavalerie de la grande armée dans la campagne de Ma-rengo, il contribua puissamment au succès de cette bataille.

Gouverneur de la République cisalpine en 1802. Gouverneur de Paris et général en chef en 1804. Maréchal d’Empire, prince et grand amiral, commandant la cavalerie de la grande armée dans la campagne d’Austerlitz, il avait porté les premiers coups à l’Autriche et obtenu les premiers succès ; après s’être emparé des débouchés de la forêt Noire, il avait enfoncé et dispersé une forte division autrichienne, lui avait pris son artillerie, ses drapeaux et 4,000 prisonniers. Peu de jours après, il avait forcé le général Wer-neck à capituler, rien ne résistait à cette redoutable cavalerie française commandée par un chef aussi intrépide : 1,500 chariots, 50 pièces de canon, 1,600 prisonniers avaient été les trophées de sa marche victorieusejusqu’àNuremberg.Unnouvel ennemi se présente ; les Russes entrent en ligne. Murât atteint une de ses divisions, lui enlève cinq pièces de canon et 500 hommes, lapoursuit, l’attaque denouveau sur les hauteurs d’Amstetten et lui fait éprouver une nouvelle perte de 1,800 hommes. Murât entre à Vienne à la tête de sa cavalerie ; il avait failli surprendre l’empereur d’Autriche dans l’abbaye de Molk ; il sort de Vienne pour poursuivre l’ennemi, sabre l’arrière-garde à Hollabrûnn, mais trop généreux, lui accorde un armistice que Napoléon blâme vivement. Pour réparer sa faute, il prend aux Russes, à Guntersdorf, 1,800 hommes et 12 pièces de canon et se couvre de gloire à Austerlitz : c’est alors que Napoléon le nomme grand duc de Berg et de Clèyes.

Mais la campagne de Prusse l’arracha aux soins de sa souveraineté ; Murât, toujours à l’avant-garde, traverse la Saale, détruit deux régiments qui Jui disputent le passage, se bat comme un lion à ïéna, force l’importante place d’Erfurth à capituler, harcèle avec une ardeur infatigable les débris de l’armée prussienne, et fait toute une brigade prisonnière dans le faubourg de Prentzlaw. Une capitulation lui livre 64 pièces d’artillerie, 45 drapeaux, six régiments de cavalerie, i,600 hommes d’infanterie et le prince de Hohenlohe qui commandait ces troupes. Attaqué dans Lubeck, Blucher se rend à Murât avec les troupes et le maté-rial qu’il avait cru sauver par un indigne subterfuge. Pendant ce temps, une des divisions de Murât, commandée par le général Lasalle avait fait capituler une garnison nombreuse qui défendait Stet-tin, une des plus fortes places de la Prusse : « Puisque vous prenez des places fortes avec votre cavalerie, écrivait Napoléon à son beau-frère, je pourrai congédier le Génie et faire fondre mes grosses pièces. » Cependant les Russes accourent au secours des Prussiens aux abois. Les Français marchent au-devant d’eux. Murât les attaque, les chasse de Varsovie où il entre le 28 novembre 1806. A Eylau, c’est encore Murât qui force l’ennemi a la retraite, après avoir enfoncé son infanterie : une grande partie de l’artillerie russe tombe au pouvoir du grand duc de Berg.

Élu roi des Deux-Siciles en 1808, il