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Légion-d’Honneur en 1814, officier en 1824 et commandeur en 1837.

Il était en outre chevalier de Saint-Louis et grand officier de l’ordre de Léopold.


NEIGRE (Gabriel), baron

pair de France, lieutenant-général d’artillerie, grand cordon de la Légion-d’Honneur. Né le 28 juillet 1774, enfant de troupe en 1780, capitaine à 19 ans, il dut tous ses grades à son mérite.

Au commencement de 1812, l’Empereur le nomma à la direction générale des parcs de l’artillerie de la grande armée. Le grade de maréchal de camp et le titre de baron furent la récompense bien méritée de ses efforts pendant la campagne de Russie. En 1815, il assista à la funeste bataille de Waterloo, et il déploya, pendant la retraite, toute son énergie pour sauver le matériel de l’artillerie confié à ses soins. Après le licenciement de l’armée de la Loire, il vint de nouveau siéger au comité de l’artillerie. Il fut appelé en 1831 au commandement en chef de l’artillerie de l’armée du Nord, destinée à faire restituer à la Belgique la citadelle d’Anvers. Le 22 janvier 1839, il fut nommé directeur du service des poudres et salpêtres.

Mort le 11 août 1847.


NÉGRIER (François-Marie-Casimir)

né le 27 avril 1788 au Mans. Il avait 12 ans lorsque le général Lannes le prit sous sa protection et l’emmena avec lui dans son ambassade en Portugal. Lannes le confia ensuite aux soins de son aide-de-camp Subervic, qui le ramena en France et surveilla son éducation. Destiné au métier des armes par son illustre protecteur, les succès de la campagne d’Austerlitz enflammèrent tellement le jeune cœur de Négrier que, abandonnant le lycée et ses études, il entra comme simple soldat dans le 2e d’infanterie légère en septembre 1806, et rejoignit immédiatement les bataillons de guerre à la 2e division du 8e corps de la grande armée. Il assista au siège de Hameln en octobre et y fut nommé caporal le 24 novembre.

Dans la campagne suivante, au siège de Dantzig, avec le 10e corps, Négrier se trouva, le 20 mars 1807, au passage de l’île de Noyat, opération dont le but était de couper les communications de la place avec la mer, et dont le succès valut six décorations aux soldats qui s’y étaient le plus distingués. Il était également au combat du 4 avril, où sa compagnie repoussa de la presqu’île de Pilau une colonne prussienne qui fut contrainte de se jeter en désordre dans les bateaux pêcheurs en abandonnant 300 prisonniers. Le 17, sa compagnie contribua encore à repousser dans la place une colonne de Russes et de Prussiens qui laissa 500 hommes sur le terrain.

Après la capitulation de Dantzig, le 2e léger étant passé au 2e corps, Négrier, qui avait été fait sergent le 1er juin, se trouva le 14 à la bataille de Friedland, où un éclat d’obus l’atteignit au-dessus de l’œil gauche, au moment où, formé en carré, son régiment essuyait, l’arme au bras, tout le feu de la droite et du centre de l’armée russe.

Après la paix de Tilsitt, Négrier à qui sa blessure avait mérité l’épaulette d’adjudant-sous-officier le 24 juin, rentra en France et reçut le 1er septembre la décoration de la Légion-d’Honneur. Il n’avait alors que 19 aiis et comptait déjà deux campagnes en moins d’une année de service.

Du camp de Rennes il passa en Espagne, fut nommé sous-lieutenant le 7 juillet 1808 et lieutenant le 13 novembre ; il se trouva le 10 décembre à l’affaire de Gamonal qui nous ouvrit les portes de Burgos, et le 11, à la reconnaissance de San Vicente de la Barquesa, dans les