Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/368

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Asturies. Dans cette affaire, où 10.000 Espagnols furent battus et chassés par un bataillon du 2e léger, fort de 1.200 hommes, on s’était emparé d’un petit bâtiment chargé de montres. Le général Brayer les fit distribuer aux militaires, aux officiers et aux soldats. Négrier se trouva du nombre des récompensés.

Dans la campagne de 1809, il se trouva au combat de Cacabellos le 3 janvier, à ceux de Lugo, d’Elvina et de la Corogne qui décidèrent la retraite du général anglais Moore. En Portugal, avec le maréchal Soult, il assista au combat de Monterey, le 5 mars, puis à la retraite de l’armée française devant les armées combinées de sir Arthur Wellesley et du maréchal Beresford.

En 1810, Négrier assista au combat de Busaco, 27 septembre, où il reçut un coup de feu à la tête, au moment où les généraux Merle, Foy et Graindorge, un fusil à la main, combattant comme les soldats, faisaient de vains efforts pour maintenir leurs troupes sur les hauteurs d’Alcabar.

Nommé capitaine le 31 juillet 1811, il assista l’arme au bras au combat de Fuentès de Onoro, se trouva en 1812 au siège de Castro et à la funeste bataille des Arapyles qui fut le signal de nos revers dans la Péninsule. En mai 1813, il suivit le mouvement de retraite de l’armée de Portugal sur l’Èbre. Blessé d’un coup de feu à la tête à la bataille de Vittoria (21 juin) en défendant le pont de l’Ariago et le village d’Abechucho, il conserva néanmoins assez d’énergie pour rester à son poste, et se trouva le 31 août au passage de la Bidassoa, où il eut le bras droit traversé par une balle.

À l’ouverture de la campagne de 1814, il assista, comme chef de bataillon (élu le 4 octobre 1813) aux glorieux combats de Brienne, la Rothière, Champ-Aubert et Vauchamps. Après l’occupation de Méry-sur-Seine par le général Boyer (23 février), le corps de Schwartzemberg avait mis le feu à la ville, espérant que l’incendie arrêterait nos troupes ; mais le commandant Négrier, à la tête du 2e de ligne, s’élance au milieu des flammes, traverse le pont au pas de charge, et au milieu d’un feu si ardent que quelques gibernes s’enflamment et sautent. Grâce à cet acte de vigueur, nos troupes purent rentrer à Troyes avec l’Empereur le 25.

Il suivit Napoléon dans sa marche sur Soissons, et dans l’a nuit qui précéda le combat de Craone, avec 500 hommes il surprit les Russes dans leur bivouac, en tua un grand nombre et rejeta les autres au delà du village. Napoléon, témoin de ce beau fait d’armes, le nomma officier de la Légion-d’Honneur (13 mars) et accorda 25 décorations à son bataillon. C’est la dernière part qu’il prit à cette lutte terrible et immortelle.

La Restauration le conserva en activité. Après le 20 mars, il fit partie, avec le 2e léger, de la division Reille, 2e corps, et se trouva engagé le 15 juin en avant de Thuin contre un corps prussien de 890 hommes qu’il chassa devant lui jusqu’au delà du pont de Marchiennes. Dans la journée du 16, il combattit vaillamment aux Quatre-Bras. Le 18, il fit partie de l’attaque du bois et du château de Hougoumont, où il eut la jambe droite traversée par un coup de feu.

À la seconde Restauration, il échappa encore au licenciement, grâce à sa grande réputation de courage et de talent. De 1816 à 1829, il fut successivement employé dans les grades de major, de lieutenant-colonel et de colonel dans la légion de Lot-et-Garonne, les 54e et 16e régiments de ligne, et il reçut la croix de Saint-Louis le 17 août 1822.

Promu au grade de colonel le 22 août 1830 et mis à la tête du 54e de ligne, il obtint la croix de commandeur de la Légion-