Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/409

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Pendant le règne des princes de la branche aînée des Bourbons, le colonel Paillhès se trouva compromis, à tort ou à raison, dans toutes les conspirations, celle de Béfort surtout ; cette dernière lui valut cinq années de détention.

Après les événements de juillet, auxquels il prit part, il fut nommé au commandement de l’École militaire. Le 2 avril suivant, il fut fait maréchal de camp et appelé au commandement de la subdivision militaire de l’Aube ; il fut, à la même époque, créé commandeur de l’ordre de la Légion-d’Honneur. Il était déjà chevalier de la Couronne de Fer et de Saint-Louis.

PAJOL (CLAUDE-PIERRE, comte)

fils d’un avocat de Besançon, né dans cette ville le 3 février 1772, vint à Paris en 1789 pour y faire son droit, et se mêla aux mouvements populaires de l’époque. Sergent d’une compagnie de volontaires patriotes, il assista à la prise de la Bastille et combattit toute la journée à côté et sous les ordres d’Hulin.

De retour dans sa famille, après son cours de droit, il partit le 1er janvier 1791 comme sergent-major du 1er bataillon du Doubs ; mais M. de Narbonne le nomma bientôt sous-lieutenant au régiment de Saintonge. Le 20 septembre il assista à la bataille de Valmy comme lieutenant de ce corps de grenadiers surnommé Colonne Infernale. Le premier il entra dans Spire, fut nommé capitaine, se distingua à la bataille d’Hocheim (1793), s’empara, le 8 avril, dans une sortie de nuit, d’une des redoutes de Bibrich, défendue par 150 Hessois et 3 pièces de canon, fut grièvement blessé et n’en ramena pas moins les 150 Hessois prisonniers.

Aide-de-camp de Kléber en 1794, il combattit à la bataille de Marchiennes, à celle de Fleurus, au combat du mont Patissel, à la prise de la montagne de Feu, aux batailles d’Esnous et de la Roër et au siège de Maëstricht. Il y donna tant de preuves de valeur, qu’il fut chargé de porter à la Convention 36 drapeaux enlevés à l’ennemi. Cela est consigné dans le document suivant :

Extrait du procès-verbal de la Convention nationale, du 22e jour de brumaire, l’an III de la République française une et indivisible.

PAJOL, aide-de-camp du général Kléber, se présente à la barre et dit :
« Je viens déposer au sein de la Convention nationale trente-six drapeaux que l’armée de Sambre-et-Meuse vient tout récemment d’enlever à vos ennemis. Un lui a été enlevé au mont Palissel, quatre au célèbre combat d’Esnous et les trente et un autres ont été déposés sur les glacis de Maëstricht devant les soldats de la liberté. »
La Convention nationale décrète la mention honorable, insertion au Bulletin, et que son président lui donnera l’accolade fraternelle.
Visé par le représentant du Peuple, inspecteur aux procès-verbaux.

JOSEPH BECKER.

Collationné à l’original par nous, représentant du peuple, secrétaire de la Convention, à Paris, le 25 desdits mois et an.

DUVAL-MERLINO.

En 1796 sa belle conduite à Altenkirchen lui mérita le grade de chef d’escadron sur le champ de bataille. Il fit, avec le 4e hussards, la campagne de 1797 et mérita les éloges de Hoche au passage du Rhin à Neuwied. Il se distingua encore à la bataille d’Ostrak et à celle de Liebtingen, où il chargea l’infanterie ennemie et lui fit deux bataillons prisonniers. Le ler hussards passa en Suisse sous les ordres de Masséna. Le chef d’escadron Pajol s’y distingua par son intrépidité réfléchie autant que par son bouillant courage. Ayant eu son cheval tué dans une charge, il tomba au pouvoir de l’ennemi.