Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/416

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1818, dans l’organisation de l’état-major général, il obtint sa retraite le 1er décembre 1824. Remis en activité, il commanda le département de l’Ain le 14 janvier 1831. Compris dans le cadre d’activité de l’état-major général le 22 mars de la même année, le roi le créa lieutenant-général le 18 novembre suivant. Placé, le 20 décembre, dans le cadre de réserve, le général Pannetier fut réadmis à la retraite le 1er décembre 1834. Il est mort à Pont-de-Vaux le 3 décembre 1843. Il avait été fait baron de l’Empire en 1808, comte en 1811, et avait pris le nom de Valdotte après la Restauration.

PAOLI (PASCAL)

né en 1726, à Morosaglia (Corse), dans le hameau nommé la Shetta. Son père Hyacinthe, un des chefs de la nation avant et depuis le départ du roi Théodore, fut obligé de se réfugier en 1739 à Naples, dont le roi lui donna un régiment. Pascal fut élevé à l’École militaire, et son père, qui était un poète distingué, prit soin de son éducation littéraire. Il était officier dans le régiment de son père, lorsqu’il revint en Corse visiter les parents qu’il y avait laissés : c’était en 1755. La guerre que la République de Gênes continuait à faire à la Corse était à son plus fort, et les représentants de la nation convoqués à Orezza, allaient délibérer sur les chefs qu’ils devaient nommer pour guider le pays dans cette lutte importante. Paoli se rendit à l’Assemblée comme député de Morosaglia ; la renommée de son père, sa bonne mine, peut-être aussi son uniforme, attirèrent sur lui tous les regards.

On savait qu’il avait reçu une brillante éducation, et quant à son patriotisme on n’en pouvait douter ; il fut donc, d’une voix unanime, nommé général en chef de la nation. Il voulait décliner cet honneur, on insista et il fut forcé d’accepter. Il demanda alors qu’on lui donnât pour collègue Mario Matra, homme dé guerre déjà renommé et qui commandait avant lui les nationaux. On applaudit à ce choix, et les deux généraux prirent ensemble les mesures nécessaires pour continuer la guerre.

Cependant des discussions s’élevèrent bientôt entre eux ; Matra, plus expérimenté, leva un corps de partisans, marcha contre son collègue ; mais la lutte se termina par la mort de ce général qui fut tué au siège du couvent de Bozio. Paoli, resté seul général, combattit d’abord avec avantage les Gênois et les troupes françaises venues à leur secours ; puis, vaincu, en 1769, par les forces supérieures du comte de Vaux, il quitta la Corse avec 5 ou 600 de ses partisans, et se retira en Angleterre, où le gouvernement lui donna une généreuse hospitalité. Enfin, après un exil de vingt ans, Paoli fut rappelé en 1790, dans sa patrie, et son voyage de Paris en Corse fut une véritable marche triomphale. Louis XVI le nomma alors lieutenant-général et commandant de l’île.

Cependant la Révolution marchait à grands pas ; bientôt Paoli s’effraya des progrès de la démocratie. Il était arrivé à un âge où l’ardeur de la jeunesse commençait à se refroidir. Ne sachant où s’arrêterait la Révolution française, il craignait pour s,a patrie les secousses qui pouvaient en résulter, et crut qu’il valait mieux pour elle être soumise à un gouvernement qui avait déjà subi de semblables épreuves ; il s’adressa donc à l’Angleterre dont le gouvernement, saisissant avec empressement une semblable occasion d’augmenter ses possessions, envoya aussitôt dans" la Méditerranée une flotte sous le commandement de l’amiral Hood, avec ordre de s’emparer de la Corse.

Les Français qui se trouvaient dans l’île étaient en trop petit nombre pour