Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/438

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saisie d’un pacte héréditaire indissoluble, et que la postérité soit ainsi forcée à reconnaître que la génération présente sut tester glorieusement et utilement en faveur des générations futures. »

Pérignon avait été mis en possession de la senatorerie de Bordeaux par disposition consulaire en date du S vendémiaire an XH.

Le lendemain de son élévation à l’Empire, Napoléon rendit un décret (29’ floréal), qui créait quatorze maréchaux de France, auxquels étaient adjoints, avec le même titre, quatre sénateurs, parmi lesquels Pérignon, comme ayant commandé en chef. Nous rapportons le texte même du décret ; les pièces que nous donnons plus loin en feront ressortir l’intérêt.

Décret impérial.

NAPOLEON, empereur des Français, décrète ce qui suit :

Sont nommés maréchaux de l’Empire, les généraux Berthier, — Mural, — Moncey, — Jourdan, —- Masséna, — Augereau, — Bernadotte, — Soult, — Brune, — Lannes, — Mortier,—Ney, — Davoût, — Bessières.

Le titre de maréchal d’Empire est donné aux sénateurs Kellermann,—Le-febvre, r— Pérignon et Serrurier qui ont commandé en chef.

Donné à Saint-Cloud, le 29 floréal an XII.

NAPOLEON. Par l’Empereur,

Le secrétaire d’État, MARET. Le maréchal sénateur devint, le 25 prairial an XIII, grand officier de la Lé-gion-d’Honneur et grand Aigle le 13 pluviôse an XIII.

Gouverneur de Parme et de Plaisance en 1806, il reçut en 1808 l’ordre d’aller prendre le commandement en chef des troupes françaises dans le royaume de Naples en remplacement du général

Jourdan, et la même année il fut créé grand dignitaire de l’ordre des Deux-Siciles. Le titre de comte de l’Empire venait de lui être conféré. Il ne quitta Naples qu’au moment où le roi se déclara contre la France.

Après là restauration du trône des Bourbons, le duc de Valmy, au nom des quatre maréchaux sénateurs, adressa la réclamation suivante.

a A Monsieur, comte d’Artois, lieutenant-général du royaume.

« Paris, 15 avril 1814. « Monseigneur,

« Je viens, au nom de mes collègues, maréchaux-sénateurs, et au mien, comme doyen des maréchaux de France, réclamer près de Votre Altesse Royale contre l’ordre dans lequel on nous a placés par rapport aux autres maréchaux.

« Nous quatre, maréchaux-sénateurs, Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Serrurier, avons été nommés des premiers et avant tous les autres, sans doute à cause de l’ancienneté de nos services et de nos grades de généraux en chef ou de division. Les autres maréchaux, même le maréchal Berthier, n’ont été nommés qu’après.

« Nous prions Votre Altesse Royale, lieutenant-général du royaume, d’avoir la bonté de nous faire rétablir dans l’ordre dans lequel nous devons être placés, et qui doit précéder MM. les maréchaux nommés depuis ces sénateurs.

« Entré au service comme cadet au régiment de Lowendal en 1752, chevalier de Saint-Louis avant l’âge prescrit par les règlements, j’ai passé par tous les grades. Nommé par Sa Majesté Louis XVI cordon rouge en 1791, lieutenant-général, général d’armée au commencement de 1792, j’ai commandé en chef les armées actives et de réserve jusqu’à ce jour. Doyen des maréchaux de