Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/467

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du Rhin, de Manheim, où il fut adjoint à l’arme du génie. Considéré comme suspect, en sa qualité de noble, fils d’officier général, sa carrière fut un moment interrompue ; réintégré dans son grade quelques mois après, il devint adjoint des adjudants-généraux Ducomet et Grandjean. Le général Gouvion-Saint-Cyr lui donna de nombreuses missions de confiance. Au passage du Val-d’Enfer en 1796, le capitaine Préval contribua au succès de la journée par une manœuvre des plus hardies.

Chef de bataillon à l’armée d’Italie en 1799, il rendit, au combat du 6 germinal, de si éminents services que le Directoire lui conféra le grade d’adjudant-général. A la bataille de Magnano, il commandait la brigade de gauche qui eut à lutter contre des forces quadruples, contint, pendant six heures, un corps ennemi considérable, et lui enleva un bataillon de grenadiers et six pièces de canon. A la journée de Novi, chargé de reconnaître la position et les mouvements de l’ennemi, il fit preuve.d’une rare sagacité en annonçant que les mouvements signalés étaient ceux d’une bataille générale ; il se trouvait aux côlés du général Joubert, lorsque ce dernier fut atteint d’un coup mortel, et se porta intrépidement en avant à la tête de quelques tirailleurs. Moreau, ayant repris le commandement en chef, conserva Préval auprès de lui et l’employa à diverses reconnaissances. Vers la fin de 1799, l’adjudant-général Préval exerçait à Nice les fonctions de sous-chef de l’état-major général de l’armée. On sait quelle était alors la déplorable situation de nos armées : les soldats, sans solde et sans pain, se débandaient et menaçaient de rentrer en France. Par sa fermeté et son énergie, Préval retint sous les drapeaux plus de 4,000 soldats exaspérés. Chef d’état-major du général Suchet, il fut du plus utile secours à cet illustre chef dans sa retraite sur Nice et dans sa belle campagne du Var. Suchet demanda pour lui le grade de général de brigade que Masséna s’empressa d’accorder ; ’mais Préval crut devoir refuser cet avancement et sollicita le commandement d’un régiment. Ce ne fut pourtant qu’après la campagne de l’an IX qu’il fut mis à la tête du 3e régiment de cuirassiers, à Pignerol.

Depuis 1802 jusqu’en 1803, le colonel Préval fut employé dans la 1" division. C’est à cette époque qu’il jeta les premiers fondements de sa réputation comme écrivain militaire, en adressant au premier Consul divers mémoires sur la guerre. A Austerlitz, son régiment se conduisit avec une intrépidité qui mérita les éloges des généraux Murât et Nan-souty ; l’Empereur récompensa sa brillante conduite en le nommant commandant de la Légion-d’Honneur. A Iéna, le colonel Préval se distingua de nouveau et fut choisi pour faire capituler la garnison d’Erfurth. Après la bataille de Pultusk (31 décembre 1806), il fut créé général de brigade. En 1809, l’Empereur lui confia la formation et l’inspection des régiments provisoires de cavalerie réunis sur le Rhin, l’appela ensuite au Conseil d’État, et l’employa en 1810 en qualité d’inspecteur général d’armes. L’Empereur qui appréciait son aptitude pour l’organisation militaire, l’employait à ce service et lui refusait l’autorisation de rejoindre l’armée active. Son inspection et son action s’étendaient aux provinces Rhénanes, à la Belgique, à l’Alsace, à la Lorraine et à la Franche-Comté. Les graves événements de 1813 suspendirent sa mission d’organisation, il fut chargé du commandement supérieur du grand duché de Francfort. A la tête de 5,000 hommes d’infanterie et de 1,200 de cavalerie, il parvint, pendant