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en activité, et, pour son intérêt personnel ainsi que pour la tranquillité du département, ils demandèrent son changement. Le général Lemoine, de son côté, écrivit en faveur du général Quesnel ; il certifia qu’il avait toujours vu servir cet officier avec honneur et distinction à l’armée des Pyrénées-Orientales et à celle des côtes de l’Océan, où, par son énergie et son patriotisme, il était parvenu à pacifier l’arrondissement de la Manche qui lui était confié. Le général Augereau écrivit également au Directoire pour lui demander la conservation du général Quesnel.

Le Directoire, d’après tous ces renseignements, qui lui parurent satisfaisants, décida que le général Quesnel serait employé dans une autre division, et le ministre de la guerre lui donna, en conséquence, l’ordre de passer dans la 13e division militaire.

Mis en traitement de réforme le 23 floréal an VI, il reprit de l’activité à l’armée d’Italie le 17 pluviôse an VIII.

Quesnel fit les guerres d’Italie jusqu’à l’an VIII, et fut blessé d’un coup de biscaïen qui lui fractura l’avant-bras gauche à la bataille de Bassignant, le 23 floréal an VII. Il ne crut pas devoir quitter l’armée à cette époque ; mais les douleurs qu’il éprouva le forcèrent à demander un congé de convalescence, que le Directoire lui accorda le 15 frimaire de l’année suivante.

Employé dans la République cisalpine le 12 prairial an IX, et en prairial an XI, près le corps de troupes à Faënza, Quesnel passa ensuite à l’armée de Naples.

Nommé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, commandant de l’Ordre le 25 prairial, et général de division le 12 pluviôse an XIII, il alla prendre un commandement à l’armée du Nord le 2 frimaire an XIV.

Disponible à la suppression de cette armée le 1er février 1806, il commanda la 9e division militaire le 7 juin suivant. Il passa à l’armée de Portugal vers la fin de 1807, s’y distingua, et fut nommé gouverneur d’Oporto et de la province d’Entre-Duero-e-Minho, avec le commandement de toutes les troupes espagnoles qui s’y trouvaient.

Fait prisonnier de guerre par les Anglais en 1808, et transféré à la Corogne, Quesnel se vit délivré par les Français qui s’emparèrent de cette ville le 16 janvier 1809. Ayant reçu l’ordre le 11 juillet de se rendre au quartier général, il partit pour Nimègue, et prit le 7 février 1810 le commandement des brigades de cavalerie légère. Le 3 mai suivant, il commanda la 11e division militaire.

Employé à l’armée de Catalogne, division de Puycerda, le 13 février 1811, il marcha avec ses troupes, le 3 mai, pour investir le fort de Figuières dont les miquelets s’étaient emparés. Le général Quesnel se fit remarquer dans les divers combats qui se livrèrent en avant de ce fort contre le général espagnol Campo-Verde, et reçut le titre de baron de l’Empire. Le 27 mai 1813, employé au corps d’observation de l’Adige, il enleva avec sa division, le 6 septembre, le château de Feistritz, où l’ennemi, qui s’était retranché, perdit 500 hommes tués ou blessés et autant de prisonniers. Le 15 novembre suivant, il se distingua de nouveau et contribua puissamment à la déroute des Autrichiens à Caldiero.

Quesnel revint à l’armée d’Italie, et assista à la bataille du Mincio le 8 février 1814 ; cette journée fit le plus grand honneur aux talents et à l’intrépidité de ce général et lui mérita les éloges du vice-roi.

À la rentrée des Bourbons, Louis XVIII le créa chevalier de Saint-Louis et grand officier de la Légion-d’Honneur. Le 4