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septembre 1815, cet officier général obtint sa retraite.

Voici ce qu’on lit dans la Biographie Boisjolin sur la mort mystérieuse du général Quesnel.

« En avril 1819, il disparut tout à coup, et son corps fut retrouvé dans la Seine. On ne peut attribuer cet événement au suicide ; le général Quesnel, officier plein d’honneur et jouissant de l’estime de l’armée, n’avait aucun motif pour se donner la mort, et rien n’annonçait en lui, le matin de ce jour, ce funeste projet. On assura que, passant fort tard sur le pont des Arts, à Paris, il avait été saisi et jeté dans la rivière par des personnes qui, lui ayant fait des confidences relativement à la politique, en craignaient la révélation. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’on trouva sur lui sa montre, son épingle et les bijoux qu’il portait habituellement. »

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Nord.


QUIOT (Joachim - Jérôme), baron

né à Alixan (Drôme), en février 1776, fils de parents honorés dans le tiers état. Quiot avait à peine seize ans lorsqu’il partit pour l’armée des Alpes comme simple grenadier au 3e bataillon de volontaires de la Drôme, où Victor, depuis maréchal, était instructeur. Successivement caporal et sergent-major, il fut élu capitaine en 1793, fit ses premières armes au siège da Toulon, et passa ensuite à l’armée des Pyrénées-Orientales, où on lui confia le commandement d’un bataillon de chasseurs formé de l’élite des corps et constamment exposés aux avant-postes. Il assista aux prises de Collioure, du fort Saint-Elme et de Figuières, à la bataille de Boulon et au siège de Rosés, qui termina la guerre des Pyrénées.

Envoyé en Italie après la paix de Bâle, Quiot y retrouva Victor, son ancien camarade, qui, devenu général, le prit auprès de lui comme aide-de-camp. À Rivoli, conduisant 300 hommes de la 18e demi-brigade, il enleva une des positions les plus difficiles et eut le bras traversé par une balle. À la bataille de la Favorite, il fit mettre bas les armes à 200 Autrichiens du corps de Provera, et eut le même jour son cheval tué en conduisant un bataillon de la terrible 57e à l’attaque du château. Nommé chef de bataillon sur le champ de bataille de Vérone, le 26 mars 1799, Quiot se trouva aux journées de la Trébia et de Fassano qui nous firent perdre momentanément l’Italie. Il y rentra l’année suivante avec l’armée de réserve, et eut le commandement de la colonne de gauche de la division Victor qui tourna le village de Marengo la veille de la bataille.

Membre de la Légion-d’Honneur à la création, Quiot passa auprès du maréchal Lannes, combattit à Ulm, à Hollabrûnn, à Austerlitz, et fut nommé le 27 décembre 1805 colonel du 100e régiment de ligne, à la tête duquel il fut blessé à Iéna, en enlevant le village de Wierzen-Hellingen où s’appuyait l’aile gauche des Prussiens. Ce nouveau fait d’armes lui mérita la décoration d’officier de la Légion-d’Honneur.

Après la paix de Tilsitt, le colonel Quiot suivit le 5e corps en Espagne, et obtint le titre de baron de l’Empire après le second siège de Saragosse.

En Andalousie, en 1810, lors du passage de la Sierra-Moréna, il attaqua la division espagnole du général Lascy, retranchée dans le défilé de Spena-Perros, la battit complètement, lui fit 800 prisonniers et s’empara des drapeaux des régiments des gardes espagnoles et de Jaen. Au siège de Badajoz, étant major de tranchée, il repoussa deux sorties de la garnison et reçut dans la seconde un coup de biscaïen à la tête.

Après la bataille de la Gébora, où il