Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/490

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Après soixante jours de tranchée ouverte, Bonaparte leva le siège de Saint-Jean-d’Acre et rentra en Égypte.

Le général Rampon et ses infatigables compagnons de la 32e assistèrent à la bataille d’Aboukir, où la 32e, commandée par le général Rampon en personne, attaqua de front avec impétuosité, une des positions les plus fortement retranchées, et eut l’avantage de rallier la 18e un moment ébranlée.

Après le départ de Bonaparte, Rampon mérita sous les murs de Damiette, dont il s’empara, lors du débarquement des Janissaires, d’être mis à l’ordre de l’armée. Il fut chargé de gouverner les provinces de Mansourah et de Damiette.

Après la mort de Kléber, le général Menou fut investi du commandement suprême. Peu avant l’assassinat de Kléber, il avait fait une chose assez ridicule en se faisant musulman. Il s’adjoignit deux lieutenants, les généraux Rampon et Friant. Rampon seconda Menou dans tout ce qui pouvait avoir rapport à la discipline.

L’Égypte fut évacuée : le récit de cette évacuation et les causes qui l’ont amenée n’appartiennent pas à ce livre.

Rampon, à son retour en France, fut admis au sénat conservateur et reçut le 24 prairial suivant le brevet d’un sabre d’honneur que lui remit le premier Consul, et sur lequel étaient gravés ces mots : Le général en chef Bonaparte au général Rampon ; témoignage de satisfaction pour les campagnes d’Allemagne, d’Italie et d’Égypte.

Admis à la retraite sur sa demande, le 19 brumaire an XI, le général Rampon fut classé comme membre de droit dans la 9e cohorte de la Légion-d’honneur. Il en fut nommé grand officier le 25 prairial an XII, et reçut le titre de commandeur de la Couronne de Fer à la création de cet ordre.

Il fut en outre successivement président du collège électoral de l’Ardèche, commandant des gardes nationales de quatre départements du Nord, titulaire de la Sénatorerie de Rouen, comte de l’Empire avec une dotation, commandant au camp de Boulogne en 1809, et des rives de l’Escaut en 1810, grand cordon de l’ordre d’Union de Hollande. — Appelé au commandement des gardes nationales d’Anvers le 4 avril 1813, le comte Rampon occupa Anvers avec trois mille hommes dont il détacha deux bataillons pour venir en aide au général Molitor, débordé de toutes parts ; il attendit vainement 1.500 marins annoncés et promis, et ne put empêcher l’ennemi de s’emparer du Gorcum.

Le 20 février, après un bombardement, la garnison fut emmenée prisonnière, et le général Rampon partagea le sort de la garnison.

Rentré en France en 1814, il fut créé pair de France et chevalier de Saint-Louis. Il siégea à la chambre des Pairs pendant les Cent-Jours, et commanda, après le désastre de Waterloo, la partie Sud de la capitale.

À l’époque du sacre de Charles X, il fut nommé grand-croix de la Légion-d’Honneur.

Le héros de Montelegino, le brave chef de l’immortelle 32e, celui sous la conduite duquel elle conquit son impérissable renom, est mort le 2 mars 1842. Son éloge est celui de Bayard : il fut comme lui sans peur et sans reproche.


RANDON (Jacques - Louis - César - Al.)

né vers l’année 1795, avait vingt ans qu’il était déjà capitaine et aide-de-camp de son oncle le général Marchand, qui commandait la 7e division militaire (Grenoble) à l’époque du débarquement de l’Empereur en 1815.

Il paraît que ce général voulait d’abord éviter tout contact entre ses troupes