Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Schérer, ce fut sur un rapport de Milet-Mureau, chargé de l’intérim de la guerre pendant l’absence de Dubois de Crancé, du 4e jour complémentaire an Vif, que le Directoire le réintégra, lemêmejour, dans son grade de général de brigade dans la ligne. On lit dans le rapport de Milet-Mureau : « Le motif de sa destitution est une lettre, écrite à La Carrière, représentant du peuple déporté, dans laquelle avec des principes avoués de tous les républicains, mais qui étaient mal expliqués aux contre-révolutionnaires du 18 fructidor, il disait que la représentation nationale devait toujours rester intacte. »

Employé à l’armée de réserve qui s’organisait à Dijon le 8 germinal an VIII, il suivit cette armée en Italie, et se trouva, dans la nuit du i" au 2 prairial, à l’attaque du fort de Bard. Mis en non-activité le i" vendémiaire an X, il passa, le 18 nivôse, à l’armée qui devait former la seconde expédition de Saint-Domingue, mais qui fut dirigée sur la Guadeloupe, où les nègres s’étaient révoltés. Arrivé dans cette colonie le 17 prairial, le 20, le général Richepanse le chargea d’opérer le débarquement d’une partie des troupes près la Basse-Terre, ce qu’il exécuta malgré le feu violent de la côte. Il poursuivit le lendemain les rebelles, emporta la position retranchée de Dollet, et dispersa les rassemblements de la Grande-Terre.

Richepanse quitta quelque temps après la Guadeloupe et laissa le commandement de cette colonie au général Gobert qui, de retour lui-même en France en brumaire an XI, fut mis en disponibilité le 15 floréal, et nommé général de division le 9 fructidor suivant.

Membre et commandant de la Légion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il remplaça le général Souham dans le commandement de la 20e division

militaire, et obtint celui de la 3« le 14 ventôse an Xfl.

En 1806, il commanda la ville de Mindeu, dans la Prusse rhénane, et en 1807, la 2e division de l’année d’observation des côtes de l’Océan.

Employé en Espagne en 1808, il reçut au commencement de juillet l’ordre de rejoindre le général Dupont dans la province de Jaën. En route, il battit les insurgés qui lui disputaient le passage du défilé de Pefia-Perros, les chassa de la Caroline, et arriva le 12 à Baylen qu’il occupa avec 1,500 hommes de sa division. Le 16, Castanos ayant attaqué et mis en pleine déroute le général Liger-Belair, celui-ci se retira en toute hâte sur Baylen, d’où Gobert sortit avec deux bataillons et un régiment de cuirassiers, dont les charges très-heureuses arrêtèrent d’abord les Espagnols, qui peut-être eussent été complètement battus sans la blessure que Gobert reçut alors.

Atteint d’une balle à la tête, il mourut à Guaraman, dans la nuit du 16 au. 17. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

GOBLET D’ALVIELLA (ALBERT-JOSEPH, comte)

Goblet d’Alviella, Albert Joseph, comte

Né à Tournai le 26 mai 1790, entra en 1802 au Prytanée militaire deSaint-Cyr, où il obtint, en 1807, le prix impérial de mathématiques au concours général, passa à l’École polytechnique, et en sortit en 1811 officier du génie. Il fit en cette qualité les campagnes d’Espagne, et se trouva, en 1813, au siège de Saint-Sébastien, où il se distingua. Resté seul des officiers du génie, il fut choisi pour porter à Paris les détails du siège et de la capitulation, fut nommé capitaine et reçut la croix d’honneur.

Rentré en février 1815 au service de sa patrie, il combattit aux Quatre-Bras et