Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/542

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vous que pensent et l’armée et ce corps honorable lui-même, dont le dévouement à nos institutions est si fortement prononcé ? Ce n’est pas de la sorte que les troupes sont conduites ! Faites reprendre sur-le-champ le service au 9e bataillon de chasseurs, et indiquez-moi les postes que vous aurez confiés à sa valeur ; j’ai l’assurance qu’ils seront en sûreté, etc., etc. — Signé : MARÉCHAL DUC DE DALMATIE. »

En 1838, le roi le choisit pour le représenter au couronnement de la reine d’Angleterre ; le duc de Dalmatie fut accueilli avec des transports d’enthousiasme ; sa marche à travers les comtés et les rues de Londres fut une marche triomphale, et la population tout entière, se précipitant sur son passage, salua de ses acclamations ce noble représentant de notre gloire nationale.

Le maréchal duc de Dalmatie est grand-croix des ordres de Léopold de Belgique, du Sauveur, de la Toison d’Or et de Saint-Hubert, etc., etc.

Il a été trois fois ministre de la guerre : la première fois du 2 décembre 1814 au 12 mars 1815 ; une fois ministre des affaires étrangères ; trois fois président du conseil.

Le 26 décembre 1847, Louis-Philippe rétablit pour lui le titre honorifique de MARÉCHAL-GÉNÉRAL de France.

En 1830, il avait réorganisé l’armée qui lui doit de nombreuses améliorations et plusieurs lois importantes, telles que celles du 11 avril 1831 sur les pensions militaires, des 21 mars et 14 avril 1832 sur le recrutement de l’armée et sur l’avancement, et du 19 mai 1834 sur l’état des officiers ; en outre, il a fait construire les travaux des fortifications de Paris.

SOURD (Jean - Baptiste - Joseph), baron

né à Sigue (Var) le 26 juin 1775, était parti à 17 ans avec les volontaires de son département.

Dans une sortie de la garnison de Gênes, Masséna, enveloppé de cavaliers autrichiens, fut dégagé par le jeune volontaire qu’il plaça comme maréchal-des-logis dans les Guides de l’armée d’Italie.

À la paix de 1801, Sourd comptait déjà onze campagnes et deux blessures.

En 1803, il passa au 7e chasseurs comme sous-lieutenant. Deux coups de baïonnette qu’il reçut à Iéna lui valurent le grade de lieutenant. À Eylau, il tomba couvert de coups de sabre au pouvoir des Russes.

Un jour, un officier général ennemi lui demande : « Quel âge a votre Empereur ?

— L’âge qu’avait César quand il vainquit Pompée à Pharsale.

— De combien de milliers d’hommes est votre armée ?

— L’Empereur seul le sait. »

Rendu à son régiment, après dix mois de captivité, Sourd prit part à la campagne de Wagram, où il fut fait capitaine et légionnaire. En 1812, il entra en Russie comme chef d’escadron, et enleva, le 18 octobre, au-dessous de Polotsk, un corps de 2.000 Russes. Arrivé à Borizow, lieu désigné pour le passage de l’armée, il franchit le premier la rivière à la nage, sous les yeux de Napoléon, à la tête du 7e chasseurs, chacun de ses cavaliers ayant un voltigeur en croupe ; et, pendant toute la retraite, il contint et battit des nuées de Cosaques.

Après l’armistice, l’Empereur étant à Dresde remit à Sourd le brevet de colonel et le titre de baron de l’Empire, en lui disant : « Servez-moi, comme vous avez toujours fait, avec votre courage et vos talents, et vous irez loin. » Aussi à Leipzig le vit-on culbuter devant lui infanterie, cavalerie, artillerie, et s’emparer de la redoute de Gustave-Adolphe.

Dans la nuit qui précéda le combat de Hanau, Sourd reconnut le champ de bataille où Napoléon lui conféra la croix d’officier. Dans la campagne de 1814, il exécuta plusieurs brillantes charges à la Chaussée, contint toutes les tètes de colonnes de Blücher à la Ferté-sous-Jouarre, et soutint la retraite