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complètement ou perdirent leur gouvernail. Malgré tous les efforts de l’amiral pour réunir son escadre, elle ne se rallia plus ; les bâtiments qui la composaient revinrent isolément en France, à l’exception de trois.

Pendant les années 1807 et 1808, Willaumez commanda l’escadre réunie sur la rade de Brest. Au commencement de 1809, l’Empereur lui confia une mission d’une haute importance : il devait, avec l’escadre de Brest, sortir à l’improviste, surprendre et détruire les stations anglaises établies devant Lorient et Rochefort, et, après avoir rallié à son pavillon les divisions françaises des deux ports, se porter en toute hâte dans les mers d’Amérique pour ravitailler nos colonies des Antilles, et ravager ou rançonner les possessions anglaises, en dépit de l’escadre de sir Alexandre Cochrane. La sortie eut lieu ; mais les commandants des stations anglaises, avertis à temps, évitèrent la surprise et gagnèrent le large. La division de Lorient en put sortir le jour même où l’amiral Willaumez venait la débloquer ; celle de Rochefort n’était pas prête ; il resta plusieurs jours à l’attendre ; pendant ce temps, les croisières ennemies se rallièrent et obligèrent l’amiral français à entrer sur la rade, où son escadre se trouva bloquée.

Depuis cette époque, le vice-amiral n’eut qu’un seul commandement, celui de la flottille du Zuyderzée ; mais il fut membre ou président de diverses commissions.

Élevé au grade de vice-amiral et de grand officier de la Légion-d’Honneur, il se trouva le doyen des amiraux en activité. Il est l’auteur d’un dictionnaire de marine. C’est lui qui a donné au prince de Joinville les premières notions de l’art de la navigation ; on le récompensa en le nommant pair de France en 1837.

WIMPFFEN (Dagobert Sigismond Laurent), baron de

né le 17 février 1782, au château de Gunthersbourg, près de Francfort-sur-le-Mein, appartenant à l’une des plus anciennes familles du Cercle de Sousbe.

Enfant encore, il prit rang dans l’armée française au 6e bataillon du Bas-Rhin, et fut, peu de temps après, suspendu de ses fonctions de sous-lieutenant par les représentants du peuple Reubell et Merlin, comme n’ayant pas l’âge voulu par la loi pour porter l’épaulette.

Le 22 décembre 1799, il entra dans la 44e demi-brigade en qualité de lieutenant à la suite, et fut, peu de jours après, attaché au général Thuring comme aide-de-camp. Le 6 août suivant, il passa au 9e de hussards comme lieutenant à la suite. Le 23 octobre de la même année, il fut admis lieutenant en pied, se distingua dans plusieurs affaires sur les bords du Rhin et fut nommé capitaine le 22 mars 1807.

De l’armée des côtes de l’Océan, dont il fit partie, il passa à la grande armée et fit avec elle (1807, 1808) les campagnes de Prusse et de Pologne, fut décoré le 1er octobre 1807 ; il avait été proposé dès 1806, après l’affaire de Saalfeden, où il avait été grièvement blessé.

En 1809, le capitaine Wimpffen fit la campagne d’Autriche, fut nommé chef d’escadron au 9e des chevau-légers (3 août 1811), et fit la campagne de Russie. Blessé d’un coup de sabre au cou, en avant de Witepsk, où, à la tète de 2 escadrons, il culbuta huit escadrons russes.

M. de Wimpffen fut créé major du 1er régiment de hussards croates et se trouva, le 5 avril, à l’affaire de Mockein, où il fut blessé de deux coups de sabre à la tête et tomba au pouvoir de l’ennemi.

Pendant la retraite, il fit partie du premier des escadrons sacrés qu’on avait formés pour servir d’escorte à l’Empereur, des officiers de quatre corps d’armée de cavalerie, et fut du petit nombre de ceux qui restèrent sous le drapeau jusqu’au moment où