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Tuille, au Petit-Saint-Bernard, battit complètement les Autro-Russes, leur tua une trentaine d’hommes, leur en blessa un grand nombre et fit 56 prisonniers.

Nommé général de brigade le 7 germinal an VIII, et employé à l’armée de réserve le 14 du même mois, il fut mentionné honorablement sur le rapport du général de division Dupont, pour la part glorieuse qu’il prit à la mémorable journée de Marengo. Chargé du commandement du Mont-Blanc (7° division militaire) le 7 brumaire an IX, il fut créé membre de la Légion-d’Hpnneur le 19 frimaire an XII, et commandeur de l’Ordre le 25 prairial,suivant. En vertu de l’article 99 de l’acte des Constitutions de l’Empire, il fut déclaré membre du collège électoral du département des Ardennes, et le 13 fructidor an XIH, il eut le commandement d ! une brigade dans l’armée d’Italie, commandée par le maréchal Masséna.

Le 8 brumaire an XIV, à la tête de 2 régiments d’infanterie de ligne, le général Herbin-Dessaux chargea et culbuta à la baïonnette une colonne ennemie qui laissa sur le champ de bataille près de 1,200 hommes tués ou faits prisonniers. Au combat de Castel-Franco, le 3 frimaire suivant, il contribua puissamment au succès de.la journée, par sa bravoure et l’habileté de ses manœuvres. Il continua de servir à l’armée d’Italie pendant les années 1806, 1807 et 1808, fut créé chevalier de la Couronne de Fer le 18 mars 1807, et fut autorisé le 21 février 1809 à rentrer dans ses foyers pour y attendre le règlement de la pension de retraite qui lui fut accordée le 7 avril suivant. Le 22 mars 1812, comme président de la députation du collège électoral du département des Ardennes, il fut admis à une audience de l’Empereur.

Rappelé à l’activité le 4 février 1814,

cemrae commandant la levée en masse du département des Ardennes, le général Herbin-Dessaux fut investi du commandement de la 2° division militaire le 16 mars suivant. Les places étaient presque entièrement, dénuées de garnison, les caisses publiques à peu près vides, les dépôts de conscrits sans organisation. Il s’empressa de remédier à ces inconvénients, et grâce à son zèle et à son activité, les bataillons furent bientôt formés et équipés, et les habitants, dont il avait acquis l’estime et la confiance, versèrent sur sa demande une partie de leurs contributions dans les caisses du trésor public. C’est avec ces ressources et ces faibles moyens de défense, appuyés de ses démonstrations énergiques, qu’il parvint à conserver au pays les places fortes de la division avec le matériel et les magasins de vivres et de munitions qu’elles renfermaient.

Après l’abdication de l’Empereur, il fit sa soumission au gouvernement royal, et fut chargé, le 23 juin, du commandement du département des Ardennes. Nommé chevalier de Saint-Louis par ordonnance royale du 19 juillet, il passa, le 4 août, au commandement de la subdivision des arrondissements de Rocroy et-de Mézières, et fut promu au grade de lieutenant-général le 31 décembre de la même année. Le 26 janvier 1815, s’appuyant de ses services, il adressa une pétition au roi pour obtenir le titre de comte, mais cette demande n’eut pas de résultat. Il la renouvela le 10 février auprès du maréchal duc de Dalmatie, alors ministre de la guerre, mais sans plus de succès, et le b avril, il sollicita du prince d’Eckmuhl, ministre de l’Empereur, sa confirmation dans le grade de lieutenant-général.

Napoléon le nomma, par décret du 3 mai, commandant supérieur de Mézières. Cependant il fut remplacé dans, ces fonc-


61) HEU général autrichien Merfelt, forte de 10* bataillons, lui tua 1,500 hommes, en prit 4,000, avec 10 canons, 6 drapeaux et plus de cent voitures d’équipages.

A Austerlitz, il se distingua de nouveau et fut nommé général de division (24 décembre 1805.) Chargé de la 2° division du 7e corps en mai 1806, il se montra d’une manière brillante à léna et à Eylau, où une balle lui traversa le corps.

En 1808, il commanda la 3e division du 8e corps de l’armée d’Espagne, d’où il passa à l’armée de Portugal en 1809, et rendit d’importants services dans ces deux campagnes. Rentré en, France en 1811 pour cause de santé, il forma ou inspecta en 1812 différents corps qui se rendaient en Russie. Le 12 mai, on lui confia la 2e division de réserve pour protéger le pays depuis l’Escaut jusqu’à la Baltique.

Après la retraité de Russie, il entra" dans la place de Dantzig et fit partie de la garnison sous les ordres du général Rapp. Conduit prisonnier de guerre à Kiow, il envoya de cette ville, le 4 juin, son adhésion au rétablissement des Bourbons. Rentré en France le 5 septembre, il commandait la 18e division militaire lors du retour de Napoléon. Il montra d’abord quelque hésitation, puis finit par accepter le commandement de la 15e division d’infanterie de l’armée du Rhin. Le 17 juin, une dépêche télégraphique l’appela à Paris ; il partit le 19, avant le commencement des hostilités, apprit en route les événements de l’armée du Nord et se retira dans ses foyers.

Le roi ne tarda pas à le nommer gouverneur de la 4e division à Nancy, puis de la 3e à Metz. Il fut appelé comme témoin dans le pro.cès du maréchal Ney, fit une déposition très-loyale qui déplut aux réactionnaires de l’époque et le fit mettre en non-activité, puis en 1819, en