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division au 3’ corps de l’armée des Pyrénées le 12 avril 1823, il fut nommé grand officier de la Légion-d’Honneur le 13 juillet, obtint le grade de lieutenant-général le 8 août, et reçut la plaque de 4" classe de l’ordre de Saint-Ferdinand d’Espagne le 23 novembre de la même année.

Rentré en France à la fin de cette campagne, et mis en disponibilité le 5 janvier 1824, il fut admis à la retraite le 17 décembre 1826.

Il est mort le 25 avril 1832, et son nom figure sur l’arc de l’Étoile, côté Ouest.

HUGO (JOSEPH-LEOPOLD-SIGISBERT, comte)

né à Nancy en 1774, s’engagea à 14 ans comme simple soldat, et fut nommé officier en 1790. Il parcourut de la manière la plus brillante la série des guerres de la Révolution et se signala surtout sur le Rhin, en Vendée et sur le Danube. A Vihiers (Vendée), avec 50 hommes seulement, il arrêta 3 à 4,000 Vendéens ; au combat de Caldiéro (Italie), il voit l’armée repoussée sur le point de repasser l’Adige, simple chef de bataillon, il enlève à la baïonnette le village de Caldiéro, s’y maintient pendant quatre heures malgré les efforts de l’ennemi, et laisse aux Français le temps de reprendre l’offensive et de vaincre.

Il passa ensuite au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples. Le pays était infesté débandes de brigands qui tous obéissaient au terrible Fra-Diavolo, à la fois chef de voleurs et d’insurgés calabrais, qui répandait la terreur dans. les campagnes et jusque ’dans les villes. Hugo détruisit les bandes les unes après les autres, s’empara de Fra-Diavolo et le fit juger, condamner et exécuter en deux heures, le 1er novembre 1806. Grâce à l’intrépide commandant, lèpays était délivré. En récompense, le roi Joseph le nomma colonel, maréchal du palais et chef militaire de la province. d’Aveline.

Hugo suivit bientôt Joseph en Espagne et y rendit encore des services signalés. Nommé général et gouverneur des provinces centrales,d’Avila, de Ségovie, de Soria, puis de Guadalaxara, etc., il guerroya trois ans contre le célèbre Empeci-nado, le battit en trente-deux rencontres et parvint ainsi à délivrer tout le cours du Tage des guérillas qui l’infestaient et à rétablir les communications entre les divers corps de l’armée française. On a estimé à la valeur de 30 millions de réaux le nombre des convois qu’il enleva aux insurgés pendant les années 1809,1810 et 1811.

En 1812, il fut nommé au commandement de la place de Madrid, et il commanda l’arrière-garde lorsque, peu de temps après, les Français durent évacuer cette ville. Dans cette retraite désastreuse, il sauva plusieurs milliers de Français, et peut-être le roi lui-même, en arrêtant les Anglais à la hauteur d’Alagria.

Rentré en France en 1813, il fut immédiatement appelé par l’Empereur au commandement de Thionville, où, avec une faible garnison et des munitions insuffisantes, il soutint pendant 88 jours un blocus très-serré auquel mit fin la déchéance de Napoléon.

Durant les Cent-Jours, ce fut encore lui qui la défendit contre les alliés qui voulaient la démanteler et en voler le matériel. Mis à la retraite par l’ordonnance de 1824, il se retira à Blois ; il s’occupa de plusieurs ouvrages qu’il publia sous le pseudonyme de Genti. On a de lui : Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus.libres, etc., Blois, 1818 ; Journal historique du blocus de Thionville en 181 h, et des sièges de cette ville, Sierck et Rodernack en 1815, Blois 1819 ; Mémoires