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du général Hugo, Paris 182b. On a encore de lui un ouvrage sur la Défense des convois, plusieurs fois réimprimé ; et quelques autres écrits.

Le général Hugo, homme aussi distingué dans le monde que général vaillant et expérimenté, est mort à Paris, frappé d’une apoplexie foudroyante, le 30 janvier 1828. Il laissa plusieurs enfants : l’un d’eux est VICTOR HUGO.

HULIN (PIERRE-AUGUSTIN, comte)

né à Paris le 6 septembre 1758. Son père était un marchand de draps. Il entra au service en 1771 dans le régiment de Champagne-Infanterie ; il passa en 1772 au régimentdes Gardes suisses, ’où il fut nommé sergent le 7 août 1780. Au 14 juillet 1789, Hulin se mit avec l’huissier Maillard à la tête du peuple insurgé, marchant à la Bastille, entra un des premiers dans la forteresse. Hulin chercha, mais inutilement, à sauver le gouverneur Delaunay que le peuple voulait massacrer, et que, pour donner le change, il couvrit de son chapeau, ce qui lui permit de conduire son prisonnier sain et sauf jusqu’à l’Hôtel-de-Vilie, où lui-même faillit être victime de la fureur populaire,

Lorsque Bailly eut été créé maire de Paris, il fallut que le brave Hulin sanctionnât de son immense popularité le choix que venaient de faire les Parisiens de leur premier magistrat municipal. Le 8 octobre, il fut promu au grade de capitaine-commandant de la huitième compagnie de chasseurs soldés. Nous dirons en passant qu’il était remarquable par sa haute taille et sa belle figure.

Hulin, commandant des volontaires de la Bastille, prit sa part dans toutes les grandes journées de la Révolution. A Versailles, au 10 août, partout on le voyait où les libertés du peuple étaient en question. Jeté en prison comme modéré, il en sortit après le 9 thermidor.

Ayant pris du service en l’an II dans l’armée d’Italie, il reçut du général Bonaparte le grade d’adjudant-général. En l’an II, il commanda à Nice, à Li-vourne ; en l’an III à Klagenfurth, en l’an IV à Milan, en l’an V à Ferrare. Il fut chef d’état-major de la division Ri-chepanse en l’an VIII, officier supérieur du palais en l’an IX, et en l’an X chef de l’état-major de la division Rivaud en Espagne.

Le 27 messidor an X, Hulin reçut du premier Consul l’ordre de se rendre à Alger avec une mission secrète auprès du Dey. La mission du général fut suivie d’un plein succès malgré les difficultés dont elle était hérissée. Il reçut à son retour, du premier consul, des témoignages de sa haute satisfaction.

En garnison à Gênes, il prit une part des plus actives à la défense dé cette ville. Envoyé en mission auprès des consuls, il suivit Bonaparte à l’armée de réserve et fut nommé chef d’état-major de la division Vautrin. Après la bataille de Marengo, il commanda de nouveau la place de Milan. En l’an XII, il fut promu au grade de général de brigade, avec le commandement des grenadiers de la garde consulaire. Le 19 frimaire.de la même année, il reçut la croix d’honneur. Le 29 ventôse suivant, le général Hulin fut désigné pour présider le conseil de guerre chargé de décider sur le sort du malheureux duc d’Enghien ; les efforts du président de la Commission, pour sauver la victime, furent entravés par l’empressement que l’on mit à faire exécuter la sentence. Au moment où le général Hulin écrivait au premier Consul pour lui faire part du désir du duc d’Enghien de s’entretenir, avant de mourir, avec le chef de la République française, la plume lui fut arrachée des mains par une personne que le général n’a pas