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JACKSON (ANDREW)

général, président des État-Unis. Le général Jackson, fils d’un Irlandais, naquit Américain, le 15 mars 1767.

Son père, forcé de s’expatrier en 1765, avec sa femme et-ses deux fils, vint s’établir dans le canton de Vaxsaw, à d5 lieues de Cambden, dans la Caroline du Sud, et y mourut peu de temps après sa naissance de son troisième fils Andrew. Destiné par sa mère à l’état ecclésiastique, Andrew Jackson sortit du collège à 15 ans (1782) pour s’enrôler sous les drapeaux : de l’indépendance, avec ses deux frères qui périrent dans cette campagne ; lui-même fut blessé grièvement et fait prisonnier par les Anglais. Sa mère mourut de chagrin.

Rendu à ses études, après l’expulsion des Anglais, reçu avocat au barreau de Salisburg (1784), puis nommé avocat général de district à Nashville, dans le Tenessée, où il transporta sa résidence (1788), le magistrat Jackson fit son début dans les commandements militaires, à la tête de quelques milices, contre les sauvages qu’il repoussa loin des frontières.

Lorsque l’état de Tenessée fut admis à faire partie de l’Union, ce fut le jurisconsulte Jackson que la Convention, dont il était membre, chargea de rédiger la Constitution du nouvel État.

Élu représentant du Tenessée au Congrès général (1796), et Sénateur l’année suivante, il donna sa démission et revint dans ses foyers. Nommé juge de la Cour suprême et commandant en chef de la milice de son État, il ne conserva que ce dernier titre (1799), et, retiré à la campagne, il s’était, depuis 1<4 ans, consacré aux travaux de l’agriculture, lorsque les hostilités qui éclatèrent en 1812, entre les États-Unis et l’Angleterre, en ouvrant à l’armée nationale américaine une brillante carrière, firent de Jackson, ancien magistrat, législateur et laboureur, le premier homme de guerre de l’Union, ou, selon l’expression emphatique adoptée par les Anglais, le lion de l’Amérique du Nord.

Élevé au grade de major général des milices, et chargé de conduire sur le Mississipi, en décembre 1812, un corps d’élite entièrement composé de volontaires, Jackson, en résistant aux ordres contradictoires et injustes d’un employé du gouvernement central, acheva de gagner l’affection des miliciens. Sa difficile, et périlleuse campagne contre les Indiens Creeks(1813) se termina par un coup de vigueur qui fait époque dans les Annales militaires de l’Union. Jackson est informé que les Creeks, réfugiés dans les Florides, possession de l’Espagne, sont armés et excités à la guerre par le gouverneur espagnol de Pensacola, en violation ouverte de sa neutralité. Sans attendre l’autorisation qu’il demande à son gouvernement, Jackson pénètre dans les Florides. Deux espions anglais qu’il fait juger par une cour martiale, sont pendus. La place de Pensacola est emportée de vive force ; le gouverneur espagnol, les sauvages et les Anglais sont châtiés et Jackson se retire. On lui donne pour récompense le grade de major général dans l’armée régulière, et la Nouvelle-Orléans, capitale de la Louisiane, à défendre contre les Anglais ; il est forcé d’y proclamer la loi martiale, et n’a que 3,700 miliciens à opposer à 10,000 hommes de troupes anglaises qui ont fait les campagnes