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tance ; mais les événements se précipitèrent, M. Janin accepta le drapeau tricolore avec bonne grâce. Le 20 août 1830, il obtint le grade de lieutenant-général et de commandant la 11e division militaire, d’où il passa à la 6e.

Il quitta ces dernières fonctions pour entrer dans le cadre de réserve, et se retira à Osseraine (Basses-Pyrénées).

JANIN (ETIENNE-FULGENCE)

né à Tours le 10 février 1780, faisait ses étu^ des chez les Oratorieiis à l’époque de la Révolution. Il se destina d’abord à la chirurgie. Une expédition pour l’Égypte se préparait sous les ordres de l’amiral Ganteaume, vers la fin de l’an VIII, Janin fut nommé sous-lieutenant, sur sa demande, pour en faire partie et envoyé à Toulon, mais il arriva après le départ de la flotte ; un navire, portant des dépêches, le prit à bord, il fut rencontré par les Anglais qui lui donnaient la chasse et il vint échouer sur la côte de Gênes après avoir soutenu un combat dans lequel Janin fut blessé. Mandé à Paris, il fut ensuite dirigé sur la 10e demi-brigade, qu’il rejoignit en Suisse en septembre 1801.Le 14 prairial anXII il passa lieutenant au 94e de ligne. Il fit la campagne d’Austerlitz avec la première compagnie de voltigeurs du 94e, à l’époque de la création de ces compagnies. Il assista à la bataille d’Iéna en 1806, aux combats de Hall, de Wahren, de Pi-nau ; le 2 novembre la première compagnie des voltigeurs du 94e enleva à la baïonnette le village de Goauzein, deux caissons, une pièce de canon, un drapeau, un major prussien et 200 soldats. Le lendemain 3, dans une nouvelle charge, les voltigeurs du 94e repoussèrent la cavalerie prussienne et dégagèrent le maréchal Bernadotte ; le 6, ils surprennent à Israëldorf, au moment où ils déjeunaient, Blucher et son état-major. Ceux-ci ont à peine le temps de se sauver en toute hâte, un régiment prussien met bas les armes ; par suite de ce coup de main dont le premier corps profita, toute l’armée de Blucher capitula le lendemain et défila prisonnière devant le prince de Pontecorvo.

Le 1er janvier 1807, M. Janin fut nommé capitaine au choix du corps. Après la bataille d’Eylau, il reçut la Croix d’honneur et devint aide-de-camp du général Razout, puis du général Friant. En 1808 il rejoignit de nouveau le général Razout en Espagne et fit partie du troisième corps sous les ordres de Moncey. Il se distingua à l’attaque de Valence, au siège de Saragosse, aux batailles de Tudela et de Saragosse et assista à onze combats partiels en 1809. Janin suivit son général à la Grande Armée, se trouva à la bataille d’Enzersdorf, et dégagea le général Razout à Wagram, au moment où celui-ci ayant dépassé la ligne de ses tirailleurs se trouvait enveloppé par la cavalerie autrichienne. Il fut nommé alors chef de bataillon, fut envoyé à Châteauroux pour organiser et commander un régiment (3 janvier 1810) et alla rejoindre à Salamanque l’armée de Portugal. Le maréchal Ney lui donna le commandement du 6e bataillon du 82e. Il prit le commandement de ce régiment pendant le siège d’Almeida à la bataille de Buçaco (27 septembre), le commandant Janin se distingua particulièrement. Pendant la retraite de Portugal, il commanda plusieurs fois l’extrême arrière-garde et y déploya une grande valeur.

Envoyé en France pour réorganiser son bataillon qui avait beaucoup souffert, il fut conservé major (lieutenant-colonel), repartit pour l’Espagne où il arriva le 19 juillet, fut employé à la petite guerre, déjoua les projets du chef el