Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/122

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Havelaar, de son côté, déclara qu’il ne demandait pas mieux que de ne pas perdre une minute.

— à… faire !

À cet effet, on convint de se retrouver, une demi-heure après, dans la grande galerie du Prince-Régent.

En vue de cette installation, Dipanon avait déjà convoqué, depuis plusieurs jours, les principales autorités, politiques et non politiques, de la régence ; Le chef indigène, le commandant du chef-lieu, le juge de paix, le percepteur des contributions, quelques inspecteurs avaient reçu l’ordre, ainsi que tous les employés indigénes, de venir assister à cette cérémonie, et de se réunir au chef-lieu.

Le Prince-Régent fit ses adieux, et monta à cheval pour retourner chez lui. Madame Havelaar visita sa nouvelle demeure qui lui plut beaucoup. Il y avait surtout, un grand jardin admirablement commode pour faire prendre l’air à Max. Le préfet et Havelaar s’étaient retirés pour changer de vètements, la cérémonie prochaine exigeant le costume officiel. Autour de la maison se trouvaient quelques centaines de personnes, faisant partie de la suite du préfet, ou de celle des chefs convoqués. Les agents de police et les commis de bureaux allaient et venaient, ayant l’œil à tout. En un mot, ce coin de terre oublié sortait de sa monotonie de chaque jour, et avait l’air de vivre.

Peu après, le carrosse de gala du Prince-Régent parut sur l’esplanade. Le préfet et Havelaar, brillants, reluisant d’or et d’argent comme deux soleils, mais trébuchant de temps à autre, grâce aux épées qui leur battaient les mollets, y montèrent, et se rendirent au palais. Là, une aubade les attendait. Ils furent reçus par un orchestre composé de tams-tams,