Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/151

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— Mille pardons, monsieur le sous-préfet, mais je regardais tout simplement sa tête, pendant que vous parliez.

— En quoi, diable, ce que je disais pouvait-il concerner la tête de mon fils ?.. Je ne le sais seulement, déjà plus, moi-même, ce que je disais.

— Monsieur, je faisais remarquer au…

Ici, Tine voyant qu’on parlait du petit Max, rapprocha sa chaise.

— Au commissaire que le jeune monsieur était un fils de roi.

Voilà qui fit plaisir à Tine ; c’était aussi son opinion.

Le Prince-Régent examina, lui aussi, la tête de l’enfant, et lui aussi, en vérité, il découvrit sur son crâne le double signe, qui, à Java, d’après une superstition bien ancrée dans le peuple, le prédestinait à porter la couronne.

L’étiquette ne permettant pas d’offrir une place au chef de justice, en présence du Prince-Régent, le premier fit ses adieux, et les autres restèrent quelque temps, ensemble, sans toucher à aucun sujet ayant rapport au service.

Mais, tout à coup, le Prince-Régent, sortant des règles de la courtoisie indigène, demanda, à brûle-pourpoint, si les sommes dues au percepteur des contributions ne pouvaient être soldées.

— Non, répondit Dipanon, monsieur le Prince-Régent sait bien que cela ne peut se faire avant que le contrôleur n’ait approuvé son compte rendu.

Havelaar était en train de jouer avec Max ; cela ne l’empêcha pas de lire sur le visage du Prince-Régent que la réponse de Dipanon lui était désagréable.