Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/165

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— » Brrr ! — Hum ! Cannibale ! hum ! »

Le lecteur comprend bien que ce n’est pas du présent livre, de mon livre, à moi, que je parle ici !

C’est une tartine, pleine de réflexions qui ne regarde que mes confrères en littérature.

— C’est ce qu’il me fallait prouver ! — Comme dirait monsieur Prudhomme.

— Qui cela ? monsieur Prudhomme ? demanda Louise Rosemeyer.

Frédéric le lui expliqua, et j’en fus ravi, cette explication me donnant le prétexte de me lever et de mettre fin à son interminable lecture, au moins pour cette soirée là.

Vous savez que je suis commissionnaire en cafés, Canal des Lauriers, n°. 37, et que je donnerais ma vie pour mon métier. Vous vous rendrez donc facilement compte de mon mécontentement en prenant connaissance du travail de Stern. Je m’attendais à ce qu’il me parlât du café… et il nous racontait… je ne sais pas quoi !

Trois soirs durant, il nous assomma de son éternelle rapsodie, et ce qu’il y avait d’exaspérant, c’est que les Rosemeyer trouvaient cela superbe ! Lui faisais-je une observation, il se tournait vers Louise et lui demandait son avis. Si elle l’approuvait, il se moquait bien de tous les cafés du monde ! Quand son cœur s’enflammait… ajoutait-il, et patati et patata ! — Voir cette tirade à la page que vous voudrez, ou plutôt, ne pas la voir, s’il vous plaît — Eh bien ! me voilà bien planté, moi ? Et que me reste-t-il à faire ? Pour moi le paquet de l’Homme-au-châle n’est pas autre chose que le cheval de Troie ! Il me gâte même mon Frédéric. Mon fils a aidé Stern dans son travail ! Ils se sont mis à deux pour expliquer