Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/177

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quelque chose au-dessus de la béatitude ? N’est-ce donc pas notre devoir de donner la béatitude à ces gens-là ? Et quand le travail nous sert d’auxiliaire — moi-même, j’ai fréquenté vingt ans la Bourse — nous serait-il permis de refuser du travail aux Javanais, lorsque leur âme en a besoin, pour ne pas brûler éternellement ? Ce serait de l’égoïsme, de l’égoïsme au premier chef, que de ne pas faire tous les efforts possibles, pour préserver ces pauvres gens égarés de l’avenir terrible, que le pasteur Caquet a esquissé si éloquemment. Une dame s’est évanouie lorsqu’il parlait de ce pauvre enfant noir… elle avait peut-être un petit garçon, au teint un peu foncé. Les femmes sont ainsi.

Et est-ce que je n’insisterai pas sur le travail, moi, qui pense aux affaires du matin au soir ? Ce livre même que Stern me rend si désagréable, n’est-il pas une preuve, que j’ai à cœur la prospérité du pays, et que je sacrifie tout à cela. Et quand il faut que je travaille tant, moi, qui suis baptisé, — à l’église sur l’Amstel — ne sera-t-il pas permis, d’exiger du Javanais, que lui, qui doit gagner encore sa béatitude, mette sa propre main à la pâte, ou à la charrue.

Si l’association, mentionnée dans le n°. 5, se fonde, j’y entrerai ; et je tâcherai d’y faire entrer les Rosemeyer. Ils sont raffineurs, et c’est leur intérêt aussi, quoiqu’à tout prendre, je les croie légèrement hérétiques.

Ainsi, ils ont une servante qui n’est pas de leur église.

Quoi qu’il en soit, moi, je ferai mon devoir. Je me le suis promis, en rentrant chez moi avec Frédéric, à la fin de la prière publique.