Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/239

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XIII.


— Et, peut-on savoir, maintenant, la véritable cause de votre suspension ? demanda Declari.

— Très volontiers. Pouvant vous acertainer tout ce que j’ai à dire là-dessus, pouvant même le prouver en grande partie, je vous forcerai à reconnaître que je n’agissais pas à la légère en admettant comme vraisemblables les cancans, qui couraient au sujet de cet enfant disparu. Vous les trouverez même plus que probables, dès que vous apprécierez comme il le mérite, ce bon général, dans sa façon d’agir envers votre serviteur.

Il y avait, donc, des erreurs, inexactitudes, et omissions dans mes livres de comptes de Natal. Comme vous vous en doutez bien les erreurs étaient : en moins, et jamais en plus. Le chef de la comptabilité de Padang, qui n’était pas précisément de mes amis, prétendit qu’il manquait des milliers de francs. Seulement, faites y bien attention, on ne s’était jamais avisé de vérifier mes comptes et d’y découvrir ces erreurs, tant que je résidais à Natal. Un beau jour, sans m’y attendre le moins du monde, j’appris mon changement, et ma nomination dans le haut pays de Padang.

Vous n’ignorez pas, Dipanon, qu’à Sumatra, une nomination dans le haut pays de Padang est jugée plus avantageuse et plus agréable que dans les résidences du Nord.