Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces provinces septentrionales, s’il n’y avait eu pour cela des arguments plus puissants que la justice et l’équité.

Quoi qu’il en fût, ce n’était pas vers le Nord, mais vers l’Est qu’il jetait ses regards conquérants.

Les contrées de Mandheling et d’Ankola, formant la sous-préfecture de Battah, dont la sédition venait d’être apaisée, sans être encore purifiées de l’influence atchinoise, — le fanatisme est toujours difficile à extirper, — en étaient pourtant délivrées. Seulement, ce succès ne suffisait pas au Gouverneur.

Il avait étendu son pouvoir jusqu’à la côte de l’Est ; des employés et des corps d’armée hollandais avaient été expédiés à Bila, et à Pertibie, les deux principaux avant-postes du pays.

Vous savez, Dipanon, que plus tard ces avant-postes furent évacués de nouveau.

Un beau jour, un commissaire du Gouvernement vint à Sumatra, et jugeant cette extension sans utilité, il la désapprouva, et prétendit qu’elle était en opposition avec les injonctions d’économie, arrivées en dernier lieu de la mère-patrie.

Mais le général Vandamme, de son côté, soutint que la dite extension ne comportait aucune charge pour le budget, les garnisons nouvelles étant formées de troupes ordinaires ; à son compte, il avait donc conquis et placé sous la suprématie du gouvernement hollandais une vaste et riche contrée, sans qu’il lui en coûtât un sou de plus.

Et quant à l’objection qu’on lui opposait, de découvrir d’autres places, et, entre autres, celles du pays de Mandheling, il y répondait en se faisant fort de la fidélité, et du dévouement de Jang di Pertouan, le chef principal du pays de Battah.