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le contrôleur de Natal, il aurait, de connivence avec son frère Soutan Adam, réuni plusieurs chefs du pays de Battah dans un bois sacré, et là, ils auraient fait le serment de ne pas déposer les armes avant d’avoir exterminé tous les chiens de chrétiens, qui détenaient le pouvoir à Mandheling.

Il va sans dire, que pour en arriver là, il venait de recevoir une inspiration d’en haut.

Dans de telles circonstances, c’est le viatique obligé.

Jang di Pertouan a-t-il jamais eu l’intention qu’on lui prêtait ? Oui ou non ? Sur ma foi, il m’est impossible de rien préciser.

J’ai lu toutes les dépositions des témoins ; mais vous verrez vous mêmes pourquoi on ne peut y ajouter foi qu’avec la plus grande réserve.

Il est certain, qu’à juger de son fanatisme mahométan, il en était bien capable. Les Atchinois venaient de lui faire embrasser la vraie foi, à lui et à toute la population de Battah, et cela, tout dernièrement.

Or, les nouveaux convertis, les néophytes, sont généralement les plus fanatiques.

La découverte de cette conspiration vraie ou fausse amena l’arrestation de Jang di Pertouan, ordonnée par le sous-préfet de Mandhehng.

On le transféra à Natal.

Là, le contrôleur le fit enfermer provisoirement dans la forteresse ; puis, par le premier navire on l’envoya, toujours en état d’arrestation, à Padang.

On mit entre les mains du Gouverneur toutes les pièces contenant des témoignages aggravants, et justifiant la rigidité des mesures prises contre lui.

Jang di Pertouan était donc parti de Mandheling, en qualité de prisonnier.