Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/268

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comme je le présume, à Padang on a détruit les pièces constatant les déclarations des témoins, voici quelque chose qui ne peut être détruit !..

Et, ce disant, il me montrait un arrêt du conseil ad hoc, de Natal, dont il était lui-même président, condamnant un certain Si Pamaga à la peine du fouet, à la flétrissure et à vingt ans de travaux forcés, je crois, pour attentat contre la vie du commandant en chef de Natal.

— Lisez seulement le procès-verbal de la séance, continua-t-il, et jugez s’il ne faut pas en croire mon beau-père, à Batavia, quand il accuse Jang di Pertouan de haute trahison.

Je lus les pièces.

D’après les déclarations des témoins et l’aveu de l’accusé, le dit Si Pamaga s’était vendu un bon prix, moyennant lequel il devait assassiner, à Natal, le commandant en chef, son beau-père, Soutan Salim et le contrôleur chargé de l’administration.

Pour exécuter ce guet-à-pens, il s’était rendu à la demeure du commandant en chef. Là, il avait entamé avec les domestiques assis sur les marches de la galerie intérieure, un entretien sur un poignard, et cela dans l’intention d’attendre le commandant, qui arriva, peu après, entouré de quelques parents et de quelques serviteurs.

Pamaga s’était jeté sur lui, le poignard à la main, mais une cause inconnue lui fit manquer son coup.

Le commandant avait sauté par la fenêtre, et Pamaga s’était enfui au milieu du désordre provoqué par sa tentative de meurtre.

Il se cacha dans la forêt et fut pris quelques jours après, par la police de Natal.

Sur la demande faite à l’accusé :