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L’officier de justice, ou fiscal, qu’il avait amené de Padang, et moi.

Le conseil devait faire une enquête sur la procédure suivie par mon prédécesseur, contre Si Pamaga.

Il me fallut assigner un grand nombre de témoins dont les déclarations étaient nécessaires pour arriver à cette enquête.

Naturellement, c’était le général lui-même, qui les interrogeait en sa qualité de président, et les procès-verbaux étaient rédigés par le fiscal.

Ce fonctionnaire n’étant pas très familier avec la langue malaise ordinaire, et ne comprenant rien à l’idiome parlé dans le nord de Sumatra, on fut souvent obligé de lui traduire, et de lui expliquer les réponses des témoins.

Le plus souvent, c’était le général qui lui servait d’interprète.

En fin de compte, le résultat des séances de ce conseil fut un procès-verbal prouvant clair comme le jour :

que Si Pamaga n’avait jamais nourri le dessin d’assassiner qui que ce fût ;

qu’il n’avait jamais vu, ni connu Soutan Adam et Jang di Pertouan ;

qu’il ne s’était pas le moins du monde précipité sur le commandant de Natal ;

que ce dernier n’avait pas été obligé de sauter par la fenêtre ;

etc. etc. etc…., enfin,

Que l’arrêt contre le malheureux Si Pamaga avait été prononcé sous la pression du président, mon prédécesseur, et du membre de ce conseil, nommé Soutan Salim, lesquels avaient inventé le prétendu crime de Si Pamaga pour donner au sous-préfet