Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/277

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Ses relations avec le commandant de la garnison étaient des plus agréables. Dans la vie intime, dans ses rapports journaliers avec le contrôleur, il avait évité toute supériorité hiérarchique, qui, le plus souvent, rend la conversation difficile et ennuyeuse.

En outre, le désir qu’avait Havelaar de se rendre utile dès qu’il le pouvait, de prêter aide et assistance à qui en avait besoin, et cela, maintes fois dans l’intérêt du Prince-Régent qui était très prévenu en faveur de son frère aîné, et l’amabilité de madame Havelaar contribuaient énormément à faciliter les rapports et les relations avec le petit nombre d’Européens qui se trouvait là, et avec les chefs indigènes.

La correspondance officielle avec le préfet de Serang témoignait d’une bienveillance réciproque.

Les ordres du préfet étaient donnés avec civilité et exécutés à la lettre.

Le ménage de Tine fut vite rangé.

Après une longue attente, les meubles venaient d’arriver de Batavia. On avait confit des concombres, des cornichons ; et quand Max, par la suite, commençait une de ses histoires, il ne manquait plus d’œufs pour faire une omelette.

Ce qui ne veut pas dire que le train de vie mené par la petite famille ne témoignât pas jusqu’à l’évidence de la mise à exécution rigoureuse de la fameuse économie projetée.

Madame Sloterin quittait rarement sa demeure. Seulement, de temps en temps, elle prenait le thé, dans la première galerie, avec les Havelaar.

Elle parlait peu, et elle épiait toujours d’un œil attentif, chaque personne qui s’approchait de sa maison ou de celle de Havelaar.