Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impardonnables, que Stern emploie pour abuser de notre traité.

Je l’avoue hautement, la prochaine réunion chez les Rosemeyer, et les amourettes de Saïdjah ne laissent pas que de me gêner fort.

Le lecteur sait quelles saines notions je me suis formées de l’amour.

Qu’on se souvienne seulement de l’opinion que j’ai émise à propos de l’excursion projetée sur les bords du Gange.

Que des jeunes filles prennent plaisir à une pareille escapade, je le comprends, mais, que des hommes d’un certain âge prêtent l’oreille à de telles balivernes, et cela sans dégoût, voilà qui me passe.

Je suis sûr, qu’à la prochaine réunion je trouverai le triolet de mon jeu de solitaire.

Je tâcherai de ne pas écouter un mot de l’histoire de ce Saïdjah ; j’espère du reste que ce brave garçon se mariera vite, si, comme c’est probable, il est le héros de l’amourette en question.

Il faut, néanmoins, savoir gré à Stern de nous avertir d’avance que c’est une histoire monotone.

À la première occasion, quand il se mettra à nous raconter autre chose, je me redonnerai la peine de l’écouter.

Pourtant blâmer nos gouvernants, et leur donner sur les doigts m’ennuie tout autant qu’écouter un conte amoureux.

Il est facile de s’apercevoir, à tous bouts de champs, que Stern est jeune et manque d’expérience.

Pour bien juger des affaires, il faut les voir de près.

Lors de mon mariage, je suis allé moi-même à La Haye avec ma femme, et nous y avons visité