Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/396

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

volantes, relatives à l’Écriture Sainte ; toutes ces notes étaient écrites de la main, qui avait rédigé les pièces de ce paquet maudit.

Le livre de Job, surtout, paraissait avoir été sérieusement étudié par lui ; toutes les feuilles s’en entrebaillaient.

Je pense que ce gaillard-là commence à sentir la main du Seigneur ; et par suite de cela, il espère rentrer en grâce, en lisant les Écritures Saintes.

Je n’ai rien à dire contre ce projet.

Tout en attendant, mon œil tomba sur une petite boîte à ouvrage de dame, placée sur la table.

Sans savoir pourquoi, j’y lançai un regard ; il s’y trouvait une paire de bas d’enfant à moitié finis, nombre de vers stupides, et une lettre à la femme de l’Homme-au-châle… c’est, du moins, ce que l’adresse avait l’air de dire.

La lettre était ouverte ; elle avait l’air d’avoir été froissée par une main furieuse ; j’ai pour principe invariable de ne jamais lire quelque chose, qui ne m’est pas adressée, ne trouvant par cela comme il faut. Aussi, je ne le fais jamais quand je n’ai pas de raison pour le faire. Mais, ici, il me vint comme une inspiration ; je pensai qu’il était de mon devoir de parcourir cette lettre ; son contenu allait peut-être m’éclairer sur ma conduite ultérieure, et sur la valeur des intentions philanthropiques, qui m’avaient amené chez l’Homme-au-châle.

Je reconnus que le Seigneur est toujours près des siens ; le voilà, qui, à l’improviste, me donne le moyen de me renseigner un peu mieux sur cet homme, et me préserve peut-être, de la sorte, du danger que je courrais en rendant service à un être immoral !

Je prête toujours une grande attention à ces con-