— Bien ! s’écria Havelaar. Alors, donnez-moi une note qui relate tout cela.
Dipanon obéit.
J’ai aussi cette pièce sous les yeux, là, devant moi.
Le lecteur a déjà compris, depuis longtemps sans doute, pourquoi j’ai consenti si facilement à me désister à si bon marché de toute prétention à l’authenticité, en lui racontant l’histoire de Saïdjah.
Il était curieux d’observer que le timide Dipanon, — avant les conseils de Declari, — n’avait pas hésité à s’en rapporter à la parole de Havelaar dans une affaire, qui ne poussait ce dernier à rien moins qu’à enfreindre cette même parole d’honneur.
Autre chose, aussi :
Des années se sont écoulées depuis les événements que je raconte, Havelaar a souffert beaucoup, en ce temps-là, il a vu souffrir sa famille ; — les écrits que j’ai devant moi en font foi, — et pourtant il a attendu…
Voioi une note de sa main, qui le prouve :
— » Je viens de lire dans les journaux que le sieur Filandré était nommé chevalier du Lion hollandais. On dit qu’il est préfet de Djokjakarta.
Ce serait peut-être le moment de revenir sur les affaires de Lebac, sans courir le risque de nuire à Dipanon. »