Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/432

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J’aurais continué de la sorte jusqu’à l’arrivée de mon successeur, si un événement imprévu, un cas particulier ne me mettait aujourd’hui dans la nécessité d’en finir avec cette situation insoutenable, avec ce compromis de mauvaise foi.

Sept personnes sont venues porter plainte.

Je leur ai fait la réponse ci-dessus mentionnée.

Elles sont retournées à leurs domiciles ; malheureusement, un chef communal les rencontra en chemin. Il leur fit défense expresse de sortir une seconde fois de leur village, et, d’après ce qu’on m’a rapporté, pour les forcer à rester chez elles, il leur fit enlever leurs vêtements !

L’un de ces malheureux se sauva quand même, et, revenant chez moi, il déclara qu’il n’osait plus retourner à son village.

Que dois-je répondre à cet homme ? Voulez-vous me le dire ? moi, je l’ignore.

Je ne puis le protéger.

Il ne m’est pas permis de lui avouer mon impuissance.

Je ne veux pas poursuivre le chef communal inculpé ; cet acte d’autorité et de justice ferait croire que je me suis plu à entamer cette affaire pour le besoin de ma cause !

Je ne sais vraiment que faire !…

Donc, sous l’approbation ultérieure du préfet de Bantam, à partir de demain matin, je vous charge de l’administration du district de Lebac.

Le sous-préfet de Lebac
Max Havelaar.


Cette lettre envoyée, Havelaar quitta Rangkas-Betoung, emmenant sa femme, et son enfant.

Il refusa toute escorte.