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je le conçois ; c’est non seulement pardonnable ; c’est inévitable. Il faut en passer par là.

Le tronc du chêne destiné à produire, à donner du bois sec et solide n’a forcément été, dans le principe, qu’une racine pleine de sève.

Mais les Duchaume n’ont jamais eu trop de sève ; ils n’ont jamais eu besoin de changer pour devenir ce qu’ils sont, desséchés et propres à rien. Ils ne se trouvent pas au-dessus, mais, au-dessous de la faute des autres ; et, de plus, ils donneraient à l’instant même de la valeur à ces poésies, à ces vétilles, si ces sortes d’objets étaient cotés à la Bourse.

Pour peu, néanmoins, que leurs boutades réalistes servent à empêcher la fausse poésie de s’introduire dans le cœur de notre jeunesse, je les recommande à l’attention des parents, instituteurs et critiques.

Quant à moi, s’il me fallait choisir entre Duchaume et certains faiseurs de vers… je… je… eh bien ! ma foi, non, je ne le choisirais pas !

Mais, je l’avoue, cet acte de justice me serait fort pénible.

Tome I. Page 44.

Il s’y trouvait un poème, qui m’aurait paru plus qu’infâme, si j’en avais achevé la lecture,

De quel poème s’agit-il ici ?

Par ordre chronologique ; nous ne pouvons pas penser, en cette occurrence, au poème :


LE DERNIER JOUR DES HOLLANDAIS, À JAVA,


PAR


SENTOT.


Cette pièce de vers n’a été faite qu’après Max Havelaar, et peut-être même sous l’impression de Max Havelaar.

N’ayant pas sous la main le paquet de l’Homme-au-châle, et désirant toutefois mettre le lecteur à même de se faire une idée de l’indignation de Duchaume, je me permets de placer l’œuvre de Sentot sous les yeux de mes concitoyens.

L’historien de l’avenir pourra dire que les avertissements n’ont pas manqué à la nation.

Quelques uns prétendent que mon ami S. E. W. Roorda van Eysinga a été chassé des Indes pour avoir perpétré cette pièce de vers.