Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/461

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Dès aujourd’hui, je lis journellement, j’apprends des choses me concernant, des événements dans lesquels je joue le premier rôle, et qui me surprennent plus moi-même qu’ils ne peuvent surprendre un étranger.

Les contes qui circulent sur moi, y compris ceux dans lesquels on m’épargne l’injure ou la calomnie, sont plus que grotesques, sont idiots pour les personnes, qui me connaissent réellement.

Sans vouloir en donner des preuves ici même, et rien que pour constater comment on écrit l’histoire, je ferai remarquer que certain auteur de morceaux choisis se permit de reculer de deux ans mon départ pour les Indes, et pourtant, aujourd’hui, il n’y a que trente sept ans, de cela !

À quelles inexactitudes, à quelle incurie ne doit-on pas s’attendre dans l’ordre chronologique des dynasties chinoises ?… et surtout sur quelle intégrité positive et morale peut-on compter, dans les descriptions de caractères !

Cette faute, néanmoins, peut servir de leçon. En face de telles bévues, que le lecteur s’habitue à demander à leur auteur : » Dites moi donc, seigneur compilateur, êtes-vous bien sûr de savoir ce que vous prétendez nous apprendre ? Si non, de quoi vous mêlez-vous ? »

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Tome I. Page 44.

Car tout était signé par d’autres personnes, comme conforme à l’original.

Il en est réellement ainsi pour toutes les pièces et documents que je publie dans Max Havelaar, et dans les Billetts doux

J’ai fait également authentiquer plusieurs autres pièces, pensant qu’un jour il serait possible qu’on cherchât à les vérifier ; mais on ne s’est jamais donné cette peine, ce qui me paraît assez significatif.

Il va sans dire que je suis toujours à la disposition de toute personne cherchant la vérité, et que je lui mettrai sous les yeux tout document dont elle pourra avoir envie ou besoin.

Pour le moment, je me contenterai de sommer encore une fois Duymaer van Twist :

De prouver que les pièces livrées par moi au public, comme authentiques, sont fausses et fictives.

Tant qu’il n’osera pas le faire, je demande qu’on s’en rapporte à ces pièces pour faire justice.

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