Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Octavie.

Héritier du héros qui lui servit de père,
Le neveu de César doit régner par la guerre.

Livie.

Par la guerre ou la paix, il n’importe, ma sœur ;
Le neveu de César nous rendra sa grandeur.

Auguste, se levant.

Assez sur ce sujet. Approchez, Octavie,
Et mettez votre main dans celle de Livie.
Bien que vos sentiments soient entre eux différents,
Tous deux ils me sont chers ; j’y cède et je m’y rends.
À Octavie.
Si j’ouvre de Janus la porte meurtrière,
Vous m’accompagnerez, vous, ma belle guerrière.
À Livie.
Si j’ai dans les combats encor quelque bonheur,
Vous me consolerez d’avoir été vainqueur.
Vous m’avez rappelé toutes deux à moi-même ;
Adieu. Souvenez-vous surtout que je vous aime.
Livie et Octavie sortent.



Scène III


AUGUSTE, seul ; puis MÉCÈNE.
Auguste, s’asseyant.

Ô puissance absolue ! ô suprême grandeur !
Êtes-vous du Destin la haine ou la faveur ?