Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/191

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Claudio.

Son caractère est vicieux. — C’est un coureur de tabagies.

Marianne.

Raison de plus pour qu’il ne soit pas, comme vous dites fort agréablement, un de mes amants. — Il me plaît de parler à Octave sous la tonnelle d’un cabaret.

Claudio.

Ne me poussez pas à quelque fâcheuse extrémité par vos extravagances, et réfléchissez à ce que vous faites.

Marianne.

À quelle extrémité voulez-vous que je vous pousse ? Je suis curieuse de savoir ce que vous feriez.

Claudio.

Je vous défendrais de le voir et d’échanger avec lui aucune parole, soit dans la maison, soit dans une maison tierce, soit en plein air.

Marianne.

Ah ! ah ! vraiment, voilà qui est nouveau ! Octave est mon parent tout autant que le vôtre ; je prétends lui parler quand bon me semblera, en plein air ou ailleurs, et dans cette maison, s’il lui plaît d’y venir.

Claudio.

Souvenez-vous de cette dernière phrase que vous venez de prononcer. Je vous ménage un châtiment exemplaire, si vous allez contre ma volonté.

Marianne.

Trouvez bon que j’aille d’après la mienne, et ména-