Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/198

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Cœlio.

Au nom du ciel, ne te ris pas de moi.

Octave.

La nuit est belle ; — la lune va paraître à l’horizon. Marianne est seule, et sa porte est entr’ouverte. Tu es un heureux garçon, Cœlio.

Cœlio.

Est-ce vrai ? — est-ce vrai ? Ou tu es ma vie, Octave, ou tu es sans pitié.

Octave.

Tu n’es pas encore parti ? Je te dis que tout est convenu.7 Une chanson sous sa fenêtre ; [cache-toi un peu le nez dans ton manteau, afin que les espions du mari ne te reconnaissent pas. Sois sans crainte, afin qu’on te craigne ; et si elle résiste, prouve-lui qu’il est un peu tard.]

Cœlio.

Ah ! mon Dieu, le cœur me manque.

Octave.

Et à moi aussi, car je n’ai dîné qu’à moitié. — Pour récompense de mes peines, dis en sortant qu’on me monte à souper.

Il s’assoit.

[As-tu du tabac turc ? Tu me trouveras probablement ici demain matin.] Allons, mon ami, en route ! tu m’embrasseras en revenant. En route ! en route ! La nuit s’avance.

Cœlio sort.