Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/30

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Le Marquis.

Ce sont deux mots qui, je crois, ne se trouvent pas souvent rapprochés… Eh ! eh ! — Mais permettez-moi, de grâce, une seule question : Son Excellence aime-t-elle la musique ?

Le secrétaire.

Beaucoup. C’est son seul délassement.

Le Marquis.

Combien je me trouve heureux d’avoir, depuis l’âge de onze ans, fait apprendre à ma nièce la harpo-lyre et le forte-piano ! Seriez-vous, par hasard, bien aise de l’entendre chanter ?

Le secrétaire.

Certainement.

Le Marquis, à un valet.

Veuillez avertir la princesse que je désire lui parler.

À Laurette, qui entre.

Laure, je vous prie de nous faire entendre votre voix. Monsieur le secrétaire intime veut bien vous engager à nous donner ce plaisir.

Laurette.

Volontiers, mon cher oncle ; quel air préférez-vous ?

Le Marquis.

Di piacer, di piacer, di piacer. Ma nièce ne s’est jamais fait prier.

Laurette.

Aidez-moi à ouvrir le piano.