Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/301

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qui les repousse l’un et l’autre de ses coudes affilés.

Maintenant que voilà le dîner fini, on ouvre la grille du château. C’est la compagnie qui sort ; retirons-nous à l’écart.

Ils sortent. — Entrent le baron et dame Pluche.
Le Baron.

Vénérable Pluche, je suis peiné.

Dame Pluche.

Est-il possible, monseigneur ?

Le Baron.

Oui, Pluche, cela est possible. J’avais compté depuis longtemps, — j’avais même écrit, noté, — sur mes tablettes de poche, — que ce jour devait être le plus agréable de mes jours, — oui, bonne dame, le plus agréable. — Vous n’ignorez pas que mon dessein était de marier mon fils avec ma nièce ; cela était résolu, — convenu, — j’en avais parlé à Bridaine, — et je vois, je crois voir, que ces enfants se parlent froidement ; ils ne se sont pas dit un mot.

Dame Pluche.

Les voilà qui viennent, monseigneur. Sont-ils prévenus de vos projets ?

Le Baron.

Je leur en ai touché quelques mots en particulier. Je crois qu’il serait bon, puisque les voilà réunis, de nous asseoir sous cet ombrage propice, et de les laisser ensemble un instant.]

[Il se retire avec dame Pluche. − Entrent Camille et Perdican.]