Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/437

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serai furtivement dans la chambre de Barberine, et là,… oui,… que ferai-je là, si je viens à la rencontrer ? Hum !… c’est dangereux et embarrassant.

Kalérairi, bas à Barberine.

Voyez-vous comme il réfléchit ?

Rosemberg

Eh bien ! je plaiderai ma cause, car Dieu me garde de l’offenser ! ce serait me déshonorer moi-même. — Mais dans tous les romans, et même dans les ballades, les plus parfaits amants font-ils autre chose que s’introduire ainsi, quand ils peuvent, chez la dame de leurs pensées ? C’est toujours plus commode, on est moins dérangé. — Ah ! voilà la belle comtesse ! — Si j’essayais d’abord, par manière d’acquit, quelques propos de galanterie ? Sachons ce qu’elle dit sur ce chapitre, cela ne peut pas nuire, car, au bout du compte, si je venais à ne pas lui déplaire, cela me dispenserait de ruser, — et c’est cette ruse qui m’embarrasse !

Haut.

Excusez-moi, comtesse, d’être demeuré si longtemps loin de vous ; mes équipages sont considérables, et il faut mettre quelque ordre à cela.

Barberine

Rien n’est plus juste, et je vous prie de vouloir bien vous considérer comme parfaitement libre dans cette maison. Vous comprenez qu’un ami de mon mari ne saurait être un étranger pour nous.

À Kalékairi.